Sur le vif - Samedi 25.05.24 - 10.18h
La santé, donc le montant des primes d'assurance maladie. Le logement. La fiscalité des classes moyennes. Les retraites. Telles sont, et de loin, les préoccupations premières de nos compatriotes. Les gens de tous les jours. Ceux qui bossent. Entretiennent une famille. Rêvent de quelques vacances. Bref, l'écrasante majorité.
A partir de là, j'invite ceux qui ont fait profession d'observer le réel, l'analyser, le commenter, à resserrer leurs intérêts sur ces points-là.
Parce que les sujets de société, qu'on les aborde dans une optique niaise ou réactionnaire, on les aborde quand même, vous comprenez ? Et les abordant, on leur donne de l'importance. Parler d'un thème, même pour prendre le contrepied de la doxa dominante, c'est déjà l'évoquer. Donc, lui donner sens, vie, existence.
Nous devons réhabiliter le mépris. Traiter certains sujets par le silence. Diriger nos projecteurs sur ce qui touche la grande majorité des gens qui nous entourent. Et croyez-moi, ce ne sont en aucun cas les sujets "de société", dont sont plutôt friands les bobos de salons, et au fond des gens assez favorisés sur le plan socio-économique.
Non, parlons du prix de l'essence, même si ça fait sale, et ça sent. Parlons du prix des médicaments. Parlons évidemment des coûts de la santé, des primes. Parlons de la fiscalité écrasante pour les classes moyennes. Parlons des PME, de la solitude et de l'angoisse des petits patrons. Parlons des loyers. Parlons de la petite mort de l'industrie en Suisse, et celle de l'agriculture. Occupons-nous des gens, les vrais, les plus nombreux, en traitant les sujets qui les concernent.
Parce que vous comprenez, n'évoquer que les sujets "de société", pour aller dans le sens de la mode ou au contraire pour oser l'attaquer frontalement, c'est déjà donner le titre du film. C'est convoquer nos lecteurs, nos auditeurs, dans un jeu de miroirs, toujours le même. Un palais des glaces, où on tourne en rond. Le grand public, lui, a préféré le train-fantôme. C'est moins subtil. Mais ça fait tellement de bien, lorsque la vieille sorcière se précipite sur nous. Avec ses doigts crochus. Et ses griffes de marâtre.
Pascal Décaillet