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  • Les âmes abimées

     
    Sur le vif - Mardi 30.03.21 - 10.22h
     
     
    Les Verts au pouvoir ? Mais c'est très simple : ils seront exactement comme tous les autres. Ils l'ont d'ailleurs déjà été, lorsqu'ils étaient en duo au Conseil d'Etat. Ils le seront à nouveau.
     
    L'archaïque noirceur du pouvoir ne touche aucun parti en particulier, aucun sexe, aucune religion : elle est de toujours et de partout, elle s'applique à tous, sans exception. Je m'exprime à ce sujet dans un commentaire rédigé vendredi, et qui paraît demain dans GHI : "Le pouvoir, celui qui vous fait jouir".
     
    Le pouvoir transforme, et il corrompt. Non d'une corruption morale, qui ne m'intéresse pas, mais de celle d'une âme abimée, ce qui relève à mes yeux de la gravité suprême. J'aurais pu mettre le chapeau, celui du mot "abîme", les gouffres de la vie, ceux qui vous perdent pour le monde sensible, pour la beauté terrestre, vous ne voyez plus que vous-mêmes, vous dans votre miroir du pouvoir.
     
    Dès qu'un individu, dès qu'un parti, dès que l'amère tristesse d'une coalition d'intérêts parvient au pouvoir, alors, inexorablement, commencent les mécanismes de l'abus. C'est valable pour tous ! Nul n'y échappe. Ni les Verts, ni aucun autre.
     
    Je déteste l'idée d'un pouvoir gentil. Pour la simple raison qu'elle est fausse. Entre 1978 et 1990, j'ai vu six fois Léo Ferré sur scène. Au moins quatre de ces six fois, juste avant de quitter le public, tout sonore encore de la puissance de ses chansons, il s'adressait à nous : "Et n'oublie pas une chose : le pouvoir, d'où qu'il vienne, c'est de la merde".
     
    Il avait mieux compris la politique que les grands clercs. Il avait saisi, comme personne, l'essence irréparable de ce qui abime les âmes.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Déjà, ils ne sont plus

     
    Sur le vif - Lundi 29.03.21 - 07.36h
     
     
    Où lit-on, à longueur de journées, que "le journalisme est indispensable à la démocratie" ?
     
    Réponse : dans des... journaux !
     
    Dans l'immensité plurielle du public, on ne lit pas cela. Mais au contraire, une noire colère contre la presse.
     
    Cette colère, les "indispensables" la prennent de très haut. De leur Everest, ils dénoncent le "populisme" des réseaux sociaux.
     
    Et, dans leurs journaux, entre soi, en cercle fermé, tout heureux de se parler à eux-mêmes, ils continuent de se proclamer "indispensables".
     
    Nous nous dispensons d'eux, pourtant. Nous forgeons nos opinions hors de leur caisse de résonance. Nous vivons nos vies ailleurs. Nous publions directement nos commentaires ou réflexions sur les réseaux. Et nous nous en portons fort bien.
     
    Mais eux, là-bas, continuent de tonner : "Nous sommes indispensables".
     
    Déjà, leurs accents s'atténuent. Déjà, leur voix s'éteint. Déjà, leurs silhouettes s'estompent, dans la pénombre.
     
    Déjà, ils ne sont plus.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Les apprentis-sorciers

     
    Sur le vif - Lundi 29.03.21 - 06.44h
     
     
    Aucune hausse d'impôts ? Une première nous a clairement été annoncée hier soir, sur le plateau du GRAND GAC. On y a aussi appris que le portefeuille des Finances n'intéressait plus du tout le PLR.
     
    Tout cela, le soir même du basculement à gauche du Conseil d'Etat !
     
    Soyons clairs : la gauche a de l'appétit. Elle a deux ans pour mettre le paquet. Et elle ne va pas se gêner. Elle va creuser la dette, immobiliser le trafic motorisé, nous balancer des points médians jusque dans la légèreté soluble de Verlaine. Elle va nous bassiner avec des sujets de société n'intéressant que des minorités.
     
    Merci, qui ? 60% d'électeurs sont à droite, 40% seulement à gauche. Mais c'est la gauche qui gagne le siège !
     
    Chez certains libéraux, tout contents d'avoir réussi leur petit coup, faire passer la gauche pour deux ans, en se disant que ce n'est pas grave, on risque d'osciller, d'ici 2023, entre déconvenue et désillusion. Ces apprentis-sorciers n'ont pas servi Genève.
     
     
    Pascal Décaillet