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  • Aéroport : où est la République ?

     

    Sur le vif - Mardi 19.11.19 - 10.22h

     

    La campagne d'enfer, omniprésente et onéreuse, menée par les opposants à l'initiative 163, sur l'aéroport, donc par les partisans d'une croissance sans entraves de cette plateforme, dénote une singulière nervosité. Donc, de colossaux intérêts financiers en jeu.

    À cela s'ajoute, dans cette campagne, par le choix des intervenants, la maladresse de dévoiler les réseaux qui tiennent le vrai pouvoir à Genève, notamment au plus haut niveau des grandes régies. Je vous fais un dessin ?

    Lorsque ces réseaux s'associent à la droite financière ultra-libérale, nous obtenons ce que Genève est capable de produire de plus arrogant.

    Dans la tiédeur entrelacée de cette toile de copains, où est l'intérêt supérieur ? Où est la République ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le tapis d'équarrissage

     

    Sur le vif - Lundi 18.11.19 - 05.21h

     

    Je me suis beaucoup intéressé au Zollverein, à partir de 1834, véritable prélude (avec 32 ans d'avance) à l'unité allemande.

    Que font les Allemagnes, en ce premier tiers du dix-neuvième ? Elles abattent les frontières douanières à l'intérieur d'une nation que, de tous leurs cœurs, de toute la vivacité de leurs âmes, elles veulent construire.

    Mais regardez l'Histoire allemande, lisez les livres : plus on circule librement à l'intérieur de l'espace allemand, plus ce dernier érige des barrières protectionnistes avec l'extérieur. Sous Bismarck, elles culmineront. On vivifie son propre espace de vie, et en même temps on protège l'ensemble.

    Les gens qui, autour de Jacques Delors et de l'Acte unique, ont tenté dès 1992 le même pari sur l'Europe y avaient pensé, à cette Allemagne de 1834-1866, ou peut-être aussi à la Suisse de 1798-1848. Mais pour l'Europe, ils ont obtenu exactement l'effet contraire : le libre-échange, la libre-circulation, au lieu de solidifier l'espace commun, provoquent un puissant retour des idées nationales.

    Cela, pour une raison simple : on ne peut unir que ce qui est du même terreau, du même terroir. Jamais la seule vertu du commerce, si elle n'est accompagnée de la fusion des âmes, ni d'une communauté dans l'ordre de l'Histoire et de la mémoire (Luther, Schiller, Frères Grimm), ne pourra tenir ensemble des populations humaines.

    Le Zollverein de 1834 fut une réussite dans l'Histoire allemande. L'Acte unique de 1992 conduit l'Europe à sa désagrégation.

    Quant aux spéculateurs cosmopolites qui nous érigent, depuis trente ans, la liberté du commerce et la primauté du Marché comme seul horizon de vie et d'espoir, ils nous asservissent au Veau d'or. La nation libère, elle crée des citoyennes et des citoyens. Le Marché, comme but en soi, fait de nous de simples clients, au final des êtres sans liberté, tout juste bons à consommer. En attendant, dans un Grand Soir écarlate et sacrificiel, le tapis d'équarrissage.

     

    Pascal Décaillet