Sur le vif - Mercredi 23.10.13 - 17.25h
Je viens de lire la grande interview accordée par Serge Dal Busco à l'Hebdo à paraître demain. Globalement, très intéressant. Mais il y a une phrase qui ne va pas:
"En englobant les résultats de l'UDC, dit M. Dal Busco, on peut dire que 30% des Genevoises et des Genevois ont exprimé ras-le-bol et méfiance envers les institutions".
Ca ne va pas du tout. M. Dal Busco. D'abord, il faudrait ajouter Ensemble à Gauche, ce qui porte à 40% le nombre de votes protestataires par rapport au gouvernement sortant.
Mais surtout, prendre la peine de voter, pour un parti X, Y ou Z, qui fait partie de notre panel politique, en quoi, mais en quoi diable serait-ce aller "contre les institutions" ?
Ceux qui ont voté pour ces partis, comme ceux qui ont voté pour le vôtre, accomplissent leur devoir de citoyen, dans une mécanique parfaitement institutionnelle, qui s'appelle les élections. Ils ne cherchent à s'emparer du pouvoir ni par la force, ni par la rue.
Dès lors, vous confondez, ou faites exprès de confondre, "les institutions", qui nous réunissent tous en République et dont tous les partis candidats ont joué le jeu, avec "les partis gouvernementaux de l'ancienne législature". Et je n'aime pas du tout ce lapsus, parce qu'il révèle votre volonté de vous prendre, vous et les vôtres, pour "les institutions".
Désolé, M. Dal Busco, mais le MCG, l'UDC, Ensemble à Gauche sont tout aussi "institutionnels" que les partis de l'Entente. Et c'est la confrontation des idées entre eux et vous, et tous les autres d'ailleurs, qui fait la richesse de notre démocratie. Les institutions ne vous appartiennent pas. Même si vous allez y jouer un rôle éminent, dans lequel je ne doute pas que vous excellerez.
Pascal Décaillet