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  • 10 novembre: le MCG vainqueur, dans tous les cas

     

    Sur le vif - Dimanche 20.10.13 - 11.18h

     

    Les élections à Genève ne sont pas devant nous, mais derrière nous. Le signal historique a été donné par le peuple il y a deux semaines, le dimanche 6 octobre. Les seuls partis du Parlement sortant à avoir gagné des sièges sont le MCG et l'UDC. Les Verts s'effondrent, le PLR perd sept sièges. Les socialistes et le PDC demeurent stables. Cela, c'est la réalité des faits. La tonalité donnée à la politique genevoise, pour cinq ans.

    L'élection du Conseil d'Etat, dans trois semaines, sera ce qu'elle sera. J'ignore absolument qui sera élu, nous verrons bien. Mais une chose est sûre: ce gouvernement devra composer avec ce Parlement-là, où le curseur a été clairement déplacé, par l'électorat, vers ce qu'on appelle aujourd'hui "La Nouvelle Force". L'addition de cette dernière (MCG + UDC) avec le nouveau groupe d'Ensemble à Gauche nous amène à 40 députés représentant les forces protestataires, non-gouvernementales, de la législature qui se termine. 40% ! Deux Genevois sur cinq, pour nous dire à quel point ce gouvernement sortant a été mauvais.

    Dès lors, certains journaux dominicaux peuvent toujours, si ça les amuse, nous dire "Le MCG, c'est ceci", "Le MCG, c'est cela", nous les noircir à mort, donnant la parole (unilatéralement, d'ailleurs) à la conjuration de ceux qui ont eu des mots avec ce parti, notamment le petit monde coopté des anciens du Perchoir, oui le Matin dimanche peut faire tout cela, il est libre de mener les croisades qu'il veut, mais rien n'y changera. Ce que le MCG est ou n'est pas, le peuple genevoise en a jugé. C'était le 6 octobre, il y a deux semaines.

    Reste le choix des personnes pour le gouvernement. A cet égard, le MCG sera vainqueur, le 10 novembre, dans tous les cas. S'il place l'un des siens au Conseil d'Etat, il entre dans l'Histoire. S'il n'en place aucun, il aura libre cours d'augmenter la puissance de son opposition au pouvoir absolu que nous préparent MM Longchamp et Maudet, avec assurément l'appui de M. Dal Busco, bétonnant leurs réseaux, plaçant les leurs, contrôlant tout et jusqu'à la presse. Et, au printemps 2018, d'en récolter, sans appel cette fois, les fruits. Et là, ce ne sera plus 20%, mais 25%, voire bien au-delà.

     

    J'ajoute une dernière remarque: Fabiano Citroni, je ne connais pas. Mais voir un homme de la qualité de Laurent Keller prêter sa plume et son concours à une opération téléguidée de pur dénigrement, c'est un peu dommage. Et décevant.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Fusibles, fusibles, fusibles !

     

    Sur le vif - Mercredi 16.10.13 - 15.44h

     

    A Genève, dans le Département dirigé successivement pas Isabel Rochat et Pierre Maudet, malgré un effort surhumain de ce dernier pour peaufiner et lisser la communication, on ne compte plus les dysfonctionnements. Dans ce Département, comme dans celui de Pierre-François Unger, comme il faut bien protéger l’échelon politique de tutelle, entendez le ministre, nous sommes en train d’assister à l’une des plus belles valses depuis les frères Strauss : la valse des fusibles.

     

    Le principe est vieux comme le monde : pour se protéger, le responsable politique fait sauter les fonctionnaires intermédiaires. On commence par en bas, et si cela ne suffit pas, on fait remonter le courant vers les fusibles plus hauts dans la hiérarchie. Il était cousu de fil blanc, lors de la conférence de presse du Conseil d’Etat avec Bernard Ziegler, qu’une série de fusibles allaient être sacrifiés. C’est toujours la même mise en scène, ces conférences de presse, la même liturgie de pouvoir, avec ces airs très graves, ces regards sombres, l’annonce de ces « audits », de ces « enquêtes administratives », dont tout observateur averti sait qu’elles n’ont de finalité que de protéger l’élu, en détournant l’attention vers les fonctionnaires.

     

    Aujourd’hui, on apprend la démission de Sandra Favre, la directrice de l’Office cantonal de la détention. Une personne qui était contestée à l’interne, et aidée de deux tuteurs pour s’imposer. Dans le même secteur, on nomme aujourd’hui un nouveau directeur par intérim au SAPEM, le Service d’application des peines et mesures dont on a tant parlé cet automne. Chez M. Unger, on suspend la directrice de la Pâquerette, s’imaginant par là qu’on va exonérer de toute responsabilité la présidence des HUG, et la direction politique au DARES, donc M. Unger lui-même. Fusibles, fusibles, fusibles.

     

    Idem aux Services industriels de Genève, qui dépendaient aussi de Mme Rochat, puis M. Maudet. Des dizaines, peut-être des centaines de millions perdus dans les investissements en éoliennes, on vire le directeur général, M. Hurter, on annonce des « investigations » internes tous azimuts, histoire de sauver la présidence (PLR) et surtout l’autorité politique de tutelle.

     

    Idem, vous le verrez, au Service des Contraventions, qui dépendait aussi de Mme Rochat, puis de M. Maudet, et sur lequel nous avons dévoilé il y a deux semaines l’audit de l’ICF (Inspection cantonale des finances). D’abord, « on » a tout fait pour que ce document explosif ne soit connu du public qu’après les élections (l’AGENCE DECAPROD l’a finalement sorti le vendredi 4 octobre, avant-veille du scrutin), et là aussi, on fera porter la responsabilité aux fonctionnaires.

     

    Bien sûr, les chefs de service doivent répondre de leurs actes. Mais l’autorité politique élue est investie d’une mission de contrôle. Lorsque se multiplient les cas où elle a failli à cette mission, c’est peut-être vers elle qu’il faut commencer à se tourner dans la recherche des responsabilités. Parce que toujours se défausser sur ses subordonnés, toujours noyer le poisson avec des enquêtes administratives, des audits internes, des investigations, ça commence à sentir le procédé. Fusibles, fusibles, fusibles. Il y a un moment où a besoin de lumière. Et à tous les étages, SVP.

     

    Pascal Décaillet

     

  • En République laïque, JSE brandit le grief d'apostasie

     

    Sur le vif - Lundi 14.10.13 - 12.54h

     

    Il paraît que nous sommes, à Genève, dans une République laïque. On ne cesse de nous répéter, et je n’y vois aucun inconvénient, que le domaine du religieux, celui des convictions spirituelles de chacun, relève de notre vie privée. Et qu’il n’est pas d’usage – à moins que l’intéressé n’en fasse lui-même étalage – d’interpeller un candidat, ni d’ailleurs n’importe quel citoyen, sur ses options confessionnelles. A trois reprises pourtant, ces deniers jours, ces principes ont été transgressés. A l’émission Mise au Point de la TSR, dimanche 6 octobre. Dans un titre du Matin dimanche, hier 13 octobre. Dans un blog de Jacques-Simon Eggly, posté hier, dimanche 13 octobre. Trois indices, très clairs, de l’opération « Flinguer Poggia » lancée par l’Entente, et quelques affidés.

     

    Dimanche 6 octobre, soir de la victoire du MCG, ma consœur de Mise au Point balance dans les gencives de Poggia son appartenance à l’Islam. Nous ne sommes ni dans le cas d’une émission religieuse, ni dans celui d’un accord préalablement passé avec l’interviewé, qui aurait accepté, pourquoi pas d’ailleurs, d’en dire plus long sur ses choix confessionnels. Brillant avocat, habitué à la répartie, le candidat s’en sort fort bien : « Auriez-vous adressé une telle réplique à Mme Brunschwig Graf ? ».

     

    Hier, dimanche 13 octobre, l’étiquette « musulman » se retrouve en gros dans le titre de l’interview (fort bonne, d’ailleurs) de Mauro Poggia. Nous ne sommes pas dans le cadre d’un article religieux, et le qualificatif est hors sujet dans le cadre de la campagne du 10 novembre 2013. A moins que pernicieusement, on considère que ce mot, « musulman » puisse être reçu comme péjoratif par une partie de l’électorat de M. Poggia (ou de ses alliés). Par hasard, l’édito, signé de la rédactrice en chef, appelle très clairement à ne pas voter pour un candidat MCG dans quatre semaines. Je précise ici que le Matin dimanche est un journal privé, fait ce qu’il veut, appelle à voter pour qui il veut, je ne lui fais pas ici le procès de ses opinions, je décortique juste certains amalgames.

     

    Le cas le plus grave me chagrine d’autant plus qu’il émane d’une personne que j’apprécie beaucoup, et que j’ai toujours considérée comme un démocrate et un gentleman de la vie politique : Jacques-Simon Eggly, avec qui j’étais au Journal de Genève, et auquel me rattachent tant de souvenirs à Berne. Je le connais depuis trente ans, le tiens pour un exemple de mesure et d’intelligence politique. Hélas, peut-être aveuglé par la défense de Mme Rochat comme il le fut naguère par celle de Mme Kopp, dans son blog d’hier, il dérape. Jugez plutôt :

     

    « Que penser d’un homme dont les fidélités changent au gré des vents extérieurs et de ses états d’âme.  Chacun est libre de professer la religion de son choix. Mais ce n’est pas être islamophobe que de se demander comment un homme public peut naître et grandir comme un catholique d’origine italienne et se retrouver musulman dit convaincu. »

     

    Désolé, Jacques-Simon, mais là vous franchissez la ligne. Si « chacun est libre, comme vous l’écrivez, de professer la religion de son choix », alors, cette liberté, qu’on la lui laisse en totalité, et qu’on lui foute la paix sur ce sujet. D’autant que M. Poggia ne « professe » vraiment pas, en l’espèce, il a juste un jour décidé de quitter une religion pour en embrasser un autre. M. Eggly, au sein d’une République dont nous apprécions tous la laïcité, vous venez réinventer le grief d’apostasie. Vous êtes hors sujet, hors du champ politique, hors du cadre de la campagne électorale. Je continue à vous apprécier beaucoup, mais là, vous m’avez un peu déçu.

     

    Pascal Décaillet