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  • Une grève indécente et malvenue

     
    Sur le vif - Mardi 27.11.12 - 09.21h
     
     
    Totalement indécentes, les annonces de boycott de la fête de l'Escalade par certains profs du C.O. Idem, la grève annoncée pour toute la fonction publique, le 6 décembre. Ceux qui travaillent dans le privé, notamment les indépendants, les petits entrepreneurs, ceux pour qui aucun salaire n'est assuré de tomber à la fin du mois, ceux qui peuvent se retrouver sans rien d'un jour à l'autre, parce qu'ils ne peuvent même pas cotiser au chômage, ceux qui payent l'AVS complète, ceux qui ne peuvent prendre de prévoyance professionnelle qu'à bien plaire, ceux qui craignent de tomber malades, apprécieront les réflexes d'enfants gâtés de certains fonctionnaires.


    Oui, il faut couper. Oui. il faut espérer que ceux qui nous promettaient ces coupes tiendront parole, et ne craqueront pas sous la peur de déplaire à la partie fonctionnaire de leur électorat. Oui, il faut des signaux très clairs, et pas seulement la somme de coupes minimes que nous esquisse le Dr Unger.


    Oui, la fonction publique genevoise doit comprendre que dans la situation extraordinairement difficile dans laquelle nous entrons, avec l'affaire de leurs caisses de pensions à eux à renflouer (par tous les contribuables!), elle est vraiment très malvenue, avec le confort salarial et la sécurité de l'emploi qui est la sienne, de descendre dans la rue.


    N'ayant à me faire élire ni réélire, je ne crains pas, pour ma part, de dire cela. C'est d'ailleurs exactement ce que les élus vous disent devant un verre, n'osant hélas pas le répéter en public.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Commencer par aimer son pays

     

    Sur le vif - Dimanche 25.11.12 - 14.14h

     

    Les Suisses veulent de moins en moins entendre parler de l'Union européenne. Et peut-être veulent-ils de plus en plus entendre parler de la Suisse. Il n'y a aucune espèce de honte, mais alors vraiment aucune, pour une communauté nationale, de s'intéresser à elle-même. Chercher à comprendre son existence au milieu de ses voisins. La puissance de ses racines historiques. La complexité interne de sa construction, depuis des siècles. La fragilité miraculeuse de ses équilibres. La chance exceptionnelle de son fédéralisme et de sa démocratie directe. Aucune honte, non plus, n'en déplaise aux enragés de l'internationalisme, à aimer son pays. Ca n'est ni de droite, ni de gauche. Aimer son pays, simplement.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Au diable les conférences de presse !

     

    Sur le vif - Vendredi 23.11.12 - 17.53h

     

    Prendre des notes face à trois types coincés en cravate qui nous débitent leurs salades, j'ai fait ça des années à Genève, dans ma jeunesse, oh des centaines, à l'époque du Journal de Genève, puis des années au Palais fédéral lorsque j'étais correspondant parlementaire, et il est vrai qu'aujourd'hui, je n'y vais plus.



    Les journalistes doivent vraiment s'interroger sur le phénomène de la "conférence de presse". Il s'agit toujours d'un acte de pouvoir. Le pouvoir qui se montre. Le pouvoir qui se met en scène. Des ministres qui se détestent font semblant, côte à côte, de s'adorer, juste parce qu'ils ont un intérêt commun, sur un coup précis, à faire passer.


    La plupart des conférences de presse n'ont pas lieu d'être. Le pouvoir élabore des communiqués, et souvent d'excellents résumés des communiqués. Quel intérêt de photographier trois conseillers d'Etat, ou deux, ou sept, côte à côte, sous les lambris d'une salle, toujours la même, dans un lieu patricien et encaustiqué, à l'Hôtel de Ville de Genève, au Palais fédéral, au Château de Neuchâtel, à Lausanne, Delémont, Fribourg ou Sion?



    Je suis contre le journalisme de conférences de presse. Que le pouvoir les organise, c'est son problème. Que la profession s'y précipite pour avoir, souvent, les mêmes informations qu'en lisant le communiqué, je vois moins l'intérêt. Je suis contre le journalisme d'agenda. Je suis pour aller chercher les informations par soi-même, sur des sujets, ou en tout cas sous des angles, par nous-mêmes décidés. Et non dictés par le calendrier du pouvoir.



    Les journalistes n'ont pas être les porte-parole du pouvoir. Il existe pour cela les attachés de presse, profession totalement respectable, où se trouvent d'ailleurs nombre de mes anciens collègues. Mais aller à une CP, revenir en rédaction et se contenter de rapporter ce qu'a dit le pouvoir, sans lecture critique, sans distance de mise en question, je ne suis pas d'accord.



    Il existe pour cela la Feuille d'Avis Officielle. Le problème, ça n'est pas elle. Hommage à cette auguste publication. Le problème, c'est lorsque des journaux privés, indépendants, font figure de Feuille d'Avis Officielle. Telle n'est pas la mission de ce métier.

     

    Pascal Décaillet