Sur le vif - Dimanche 10.11.24 - 10.49h
Ce que chaque peuple, chaque nation, selon son génie propre, doit constamment réinventer, c'est une ambition collective.
Le libéralisme, à commencer par le pire de tous, celui qui sévit depuis la chute du Mur, c'est justement la négation de cette dimension commune. Il ne faudrait prôner que l'aventure individuelle, l'enrichissement personnel. Mais comment une telle vision, juste bonne pour l'Italie affairiste d'un Berlusconi ou la New York des boursicoteurs, a-t-elle pu s'imposer dans notre vieux continent, pétri d'autres valeurs que celles de ces zombies ?
Nous avons été façonnés par la Grèce et par Rome, par les grands Ordres chrétiens, puis par la Réforme (Luther, le voici, le grand Européen, en tout cas l'un des plus grands des Allemands !), puis par les Lumières, puis par la Révolution française, puis (ne vous en déplaise) par le Rhénan Karl Marx.
Nous, Européens continentaux, n'avons strictement rien à voir avec les délires individualistes, ni le libre-échange anglo-saxon, ni la sauvagerie du "Marche ou crève !". Nous avons, dans notre hérédité comme dans nos rêves d'avenir, d'autres horizons que le culte du Veau d'or, cette folie du profit immédiat.
Toute ma vie, j'ai refusé le libéralisme. Je crois en la citoyenneté. Je crois en la politique. Je crois en la dialectique (au sens hégélien, mais aussi marxiste) des antagonismes, ce choc des idées qui permet d'avancer. Et de construire, ensemble, tout en s'engueulant fraternellement, une Cité.
Une Cité ! Pas une Jérusalem céleste.
Pascal Décaillet
Commentaires
La cité est devenue un temple et la politique une religion. L’Américanisme imposé à l’Europe. Donald Trump veut redonner à l’Amérique sa grandeur, lui redonner sa souveraineté respectueuse de l’autre, tuer l’hégémonie conquérante, la philosophie des BRICs, celle de Vladimir Poutine, celle de Viktor Orbán, de la Serbie et de plus en plus d’états européens. L’Europe va-t-elle comprendre ou mourir ?