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Le pouvoir est une saloperie

 
Sur le vif - Mardi 18.04.23 - 16.44h
 
 
Rien de pire qu'une excellente réélection. On tutoie l'apogée, mais c'est le début de la fin.
 
De Gaulle 65, réélection, ou plus exactement première élection au suffrage universel. Bref, second mandat de sept ans. Deuxième législature chaotique, ponctuée par Mai 68. Démission avant terme, en avril 69.
 
Nixon, 72. Triomphe face au démocrate George McGovern. Son deuxième mandat, ce sera Watergate, démission en août 74.
 
Mitterrand 88, second septennat catastrophique, climat d'affairisme, gauche en perdition.
 
Chirac 2002, le quinquennat qui suit sera consacré à ne strictement rien faire, à part une magnifique déclaration anti-atlantiste au printemps 2003 (opération américaine sur l'Irak).
 
C'est également valable à Genève. En première législature, on file doux, on marche sur des œufs, on assure sa réélection. Une fois réélu(e), on prend ses aises. On n'écoute plus personne. On croit bon de diriger son parti dans l'ombre, alors qu'on n'a aucun mandat pour cela. On devient arrogant. On mande ses commis de basses oeuvres pour de sinistres missions. On nomme ses fidèles dans tous les postes de la République. Ce fut particulièrement valable pour un magistrat radical, et peut-être pas celui qu'on croit.
 
Je peux déjà vous dire qui, adulé aujourd'hui par son camp, posera problème d'ici 2028. Je peux vous le dire, parce que j'ai vu cette personne à l'oeuvre ces derniers mois, notamment face au Parlement. J'ai perçu des tonalités d'autoritarisme qu'elle avait, jusque-là, soigneusement tenté de dissimuler. Archivez ces quelques lignes, et rendez-vous dans cinq ans. Sans doute bien avant, d'ailleurs.
 
Le pouvoir est une saloperie. Tout pouvoir, d'où qu'il vienne. Nul n'y échappe. C'est dans l'immanente noirceur de la nature humaine. Toute personne qui occupe un pouvoir finit un jour par en abuser. Nous ne sommes pas des anges du ciel. Nous sommes des croûteux de la terre. Nous tous, sans exception.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Votre analyse est très intéressante mais mérite quelques nuances.

    En 84, réélection triomphale de Reagan face à Mondale qui gagnent 49 États sur les 50 qui composent les USA. Discours magistral de 87 où il somme à Gorbatchev d''abattre le mur de Berlin !

    En 2012, réélection comfortable de Barack Obama malgré l'opposition ferme du Tea Party et qui quitte son mandat la tête haute.

    Je crois deviner à qui vous faites référence tout en suivant de façon très lointaine la politique genevoise. Elle a pourtant été félicitée par les collaborateurs qui l'ont décrite comme amenant une empathie dans un département sinistré par son prédécesseur. J'aime beaucoup les prédictions et donc j'archive dans ma tête vos lignes pour les années à venir !

    Au plaisir de lire d'autres billets de votre main.

    DN

  • Quand même pas... elle?

  • Assez tenté de vous suivre. L'humilité est une grande vertu, difficile à conserver. Je ne suis pas grand historien... que diriez-vous du petit roi Hussein de Jordanie ? Cordialement.

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