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Nous sommes des misérables, vous ne comprenez pas ?

 
Sur le vif - Mercredi 15.03.23 - 14.25h
 
 
Candidats en herbe, soyez vigilants et concentrés : c'est dans la dernière ligne droite de la campagne que tout se joue. Au moment où tout le monde (dont votre serviteur !) est crevé, lessivé. Les dix-huit jours qui restent seront les plus dangereux, les plus riches en pièges et attaques de toutes sortes, les plus cruels, les plus révélateurs sur la noirceur de la nature humaine (celle de vos adversaires, mais aussi la vôtre propre).
 
C'est pendant ces dix-huit jours que beaucoup d'entre vous, épuisés, dégoutés, décideront d'arrêter la politique, s'en voudront d'avoir commis l'erreur de se lancer dans la bataille, verront à quel point tous les coups sont permis, lorsqu'il est question d'un enjeu de pouvoir. Car la vraie saloperie en ce monde, c'est celle du pouvoir. Tout pouvoir, d'où qu'il vienne. Cette noire sécrétion ne tombe pas d'une cheminée d'usine polluée, ni d'un smog londonien du temps de Dickens, non elle surgit de l'intime malédiction de chacune de nos âmes, nous tous, eux, vous, moi, tous les humains. Nous sommes des misérables, vous ne comprenez pas ?
 
Pendant ces dix-huit jours, les candidats plus expérimentés, les briscards, les vieux grognards de la guérilla et des chausse-trappes, tiendront. Il n'y a nul reproche à leur adresser. C'est le jeu. C'est la règle. En cela, la politique est un métier. Elle exige de la passion. Mais aussi de l'opiniâtreté, de la précision, un sens inné du renseignement, un cloisonnement des informations, une capacité combattive hors du commun.
 
Car c'est un champ de bataille. C'est cela, une campagne. Le vétéran, toujours, aura quelque avantage sur le cadet. Il revient du Front de l'Est, lui, il en a vu d'autres. Méfiez-vous de tous, surtout à l'intérieur de votre camp ! Méfiez-vous du miel dans le creux des syllabes, méfiez-vous des sourires.
 
A tous, je souhaite une excellente fin de campagne. Dans l'extase. Et sur les rotules.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Je conseille à chaque politicien en herbe ou au pouvoir et journaliste d’effectuer une psychanalyse jungienne (ce que beaucoup font mais ne vont pas l’avouer) pour bien connaître sa persona (em politique son image publique), son ombre, son self, etc. Oui Jung est le plus grand psychologue de tous les temps et il est bien Suisse. Ce n’est pas une panacée, la philosophie et la théologie doivent venir compléter la formation. Iriez-vous aux jeux Olympiques sans entraînement ? Si on parle de la Grèce, ma grande passion, utilisons ici une bonne analogie.

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