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Pour l'ultralibéralisme, allez voir chez la ministre Verte !

 
Sur le vif - Jeudi 23.02.23 - 10.52h
 
 
"Une bonne nouvelle" : les propos tenus ce matin, dans la TG, par la ministre genevoise de l’Économie, pour qualifier l'explosion (les chiffres sont là) du nombre de frontaliers, sont proprement hallucinants.
 
On croirait lire les paroles d'un ultra-libéral des grandes années, 1995 à 2008, celles du profit à tout prix, et peu importent les peuples, les identités nationales, les frontières.
 
Il ne s'agit pas ici de nier la nécessité du recours genevois aux travailleurs transfrontaliers. Ni de nourrir la moindre animosité à leur égard. Il ne s'agit pas des personnes. Non. Il s'agit de tenter de comprendre la manière dont cette ministre envisage l'économie, le rôle de l'argent. Il s'agit de cerner son rapport, comme femme politique, au monde du profit.
 
Où place-t-elle les limites ? En pose-t-elle, seulement ? Autant son collègue Vert a pu, cette législature, surprendre en bien par ses mises en cause de l'expansion à tout prix, de la croissance illimitée, autant la ministre donne l'impression de s'embarquer, avec les ultra-libéraux, dans un voyage sans retour. 2001, l'Odyssée de l'Espace . Le pouvoir aux robots. L'homme ne contrôle plus la machine.
 
Il faut que cette ministre s'inscrive d'urgence au parti libéral. Dans ses composantes zurichoises, entendez ultra, les gens du Livre Blanc, la croissance sans entraves, les frontières à la poubelle, et tant pis pour les souffrances des résidents genevois, ceux qui chôment, ceux qu'on assiste, les grands oubliés de l'expansion sans limites.
 
La notion de préférence cantonale, d'abord méprisée par les fatigues patriciennes, certains entrepreneurs trop pressés, et une gauche inculte sur la dimension nationale et patriotique de la citoyenneté, a pourtant progressé, ces quinze dernières années. Et voilà, après ces louables efforts, qu'une ministre Verte vient en bafouer le principe, au nom de l'opportunité d'enrichissement général, par un ruissellement cher au théoriciens de la gauche.
 
En matière de mobilité, Genève étouffe. Les mouvements transfrontaliers y sont pour beaucoup. On pensait qu'une ministre Verte aurait pu, peut-être, s'en émouvoir. On peine à trouver chez elle la moindre compassion pour le résident genevois, celui de la Ville par exemple, qui a besoin de son véhicule pour ses déplacements au sein de la ceinture urbaine, et que le délire de l'actuel ministre des Transports veut pousser dans le flux périphérique pour aller d'un point à l'autre de la Ville, sans le moindre traitement préférentiel pour son statut de citoyen, de contribuable de la Ville et du Canton, juste là pour la saignée fiscale, engraisser un Etat tentaculaire. C'est cela, la conception de gauche du "ruissellement", à Genève.
 
Ce que je viens d'écrire, vous le trouverez sous ma plume, et nulle part ailleurs, chez mes confrères. La TG analyse bien les situations, mais demeure toujours d'une effrayante timidité lorsqu'elle signe des commentaires politiques. Le Temps est devenu le catastrophique vecteur des bobos nantis, atlantistes, européistes. La RTS est inexistante sur le plan du commentaire politique. Les journalistes, dans leur écrasante majorité, sont devenus des auxiliaires du pouvoir. Ils ne l'ont pas toujours été. Il s'est donc passé quelque chose, depuis la chute du Mur de Berlin, pour que la situation prenne cette tournure. Une monstrueuse uniformisation de esprits. L'Oncle Sam est passé par là. La paresse intellectuelle, aussi.
 
Ce que vous venez de lire ici, sous ma plume, s'appelle un commentaire politique. Avec une prise de parti. Un risque éditorial. L'engagement d'un homme, dans la Cité. Chacun de nous en a le droit. Toutes les citoyennes, tous les citoyens. C'est cela, la liberté d'expression. C'est cela, la démocratie.
 
 
Pascal Décaillet
 

Commentaires

  • Entièrement d'accord avec vous et votre parole est réconfortante et nécessaire. Un bémol toutefois: il ne me semble pas vous avoir entendu dénoncer l'islamo-gauchisme, p.ex. sur le thème du burkini à Genève.

  • Partout en Europe, ceux que l'on soupçonnaient d'être des pastèques se révèlent en faite être des bananes. Cela reste au moins exotique sur le fond par contre sur la forme, c'est selon !

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