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Quand la gauche morale sort de la République

 
Sur le vif - Dimanche 28.08.22 - 14.45h
 
 
Hallucinant. La RTS nous apprend que la section Ville de Genève du PS entend prendre à sa charge les frais de remise en état de la chaussée, suite à l'ineffable "dégrappage" du bitume au marteau-piqueur, commis le 22 juin dernier aux Pâquis.
 
En clair, un parti gouvernemental, en Ville de Genève (deux magistrats), dans le Canton de Genève (deux magistrats), au Conseil fédéral (deux magistrats), un parti responsable, présent depuis plus d'un siècle dans la vie politique suisse, lui ayant donné de très grands hommes d'Etat (Tschudi, Chavanne, et beaucoup d'autres), décide, dans sa section de la deuxième Ville du pays, de se mettre en marge des lois de la République.
 
C'est une décision ahurissante. Elle doit être prise en compte comme telle, au-delà de la gravité intrinsèque (ou non) de l'affaire du marteau-piqueur aux Pâquis. Nous sommes en République. Nous avons un Etat de droit. Des lois. Un ordre juridique. Il prévoit la protection du patrimoine, celle des personnes et des biens. L'acte des Pâquis était illégal, il a transgressé l'ordre, il doit être sanctionné, comme toute transgression. On ne juge pas le bien-fondé moral, on juge la conformité (ou non) à l'ordre juridique.
 
Dans ces conditions, le geste financier du PS de la Ville envers les militants transgresseurs de l'ordre juridique n'est autre qu'une complicité à leur acte. Le message est clair : "Casseurs, jouissez sans entraves, défoncez-vous, nous assumerons vos frais juridiques". De la part d'un parti gouvernemental, la position est totalement irresponsable.
 
Que nous révèle cette affaire ? Ce que nous savions déjà, et que nous écrivons ici depuis longtemps. La gauche urbaine genevoise a déserté le terrain de la politique pour celui des grands combats moraux, ceux qui, par leur finalité théologique, justifieraient la désobéissance civile. Cette gauche-là, infestée par la morale, est devenue chapelle, Eglise, pastorale. Elle n'est plus dans la Cité. Elle a reconquis le Temple.
 
 
Pascal Décaillet

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