Sur le vif - Lundi 02.05.22 - 15.33h
Le 24 avril, plus de 13 millions de Français, 42% des votants, ont accordé leur confiance à la politique défendue par la rivale de Macron au second tour. La vraie opposition, pour cinq ans, c'est elle. La vraie opposition, c'est eux.
Si Mélenchon avait été au second tour, contre Macron, il n'aurait jamais fait 42%. Jamais ! Les Français aiment bien avoir Robespierre et Saint-Just dans leurs livres d'Histoire, pas en 2022 à l'Elysée.
Le type de scrutin, majoritaire à deux tours, favorise les alliances et la cuisine politique de la pire espèce. Ce diable de Mélenchon, rusé comme mille-et-un renards, profite de la situation pour diviser la droite ("Républicains, vous n'allez quand même pas vous allier, aux législatives, avec la Bête immonde"), et à l'inverse accrocher les lambeaux de la gauche à son panache prétendument rassembleur. C'est un tour de passe-passe, de la pire espèce. De la cuisine rappelant les heures les plus sombres des combinards de la Quatrième République.
Procédé pendable. Dans lequel s'engouffrent, par haine des 42% du 24 avril, les médias parisiens, et autres TV privées de surexcités germanopratins. Ils encensent Mélenchon. Ils le trouvent génial. Hannibal passant les Alpes, c'est lui. Déjà, ils nous le prédisent à Matignon. Déjà, un nouveau Léon Blum, un nouveau printemps 36. Déjà, un gouvernement de Front populaire, que Macron n'aurait d'autre choix que d'accepter.
Le système français est vermoulu. Et c'est l'instauration du quinquennat qui l'a tué, en faisant coïncider le temps législatif avec le temps présidentiel, comme je le souligne dans mon billet précédent. Immense erreur, contraire à la philosophie politique du fondateur de la Cinquième République, Charles de Gaulle.
Puissent les électeurs français, malgré cet infâme micmac, remettre l'égocentrique Mélenchon à sa place. Celle d'un tribun remarquable. Celle d'un agitateur d'idées. Mais pour le sens de l'Etat, celui de ses intérêts supérieurs, le roué aux mille tours, odysséen jusqu'à l'ultime ficelle, ne sera jamais l'homme de la situation.
Pascal Décaillet