Sur le vif - Dimanche 02.01.21 - 10.30h
Le drapeau européen n’a strictement rien à faire sous l’Arc de Triomphe.
La paix - enfin retrouvée - entre nations européennes, ça n’est pas l’effacement des différentes identités nationales. Encore moins, l’abolition de la mémoire : c’est pour le drapeau de la Nation française, le drapeau tricolore, que des millions de soldats de la Révolution, puis du Consulat, puis de l’Empire, puis de la République, sont tombés pour la France.
La France appartient à l’Union européenne, dont elle est pays fondateur depuis 1957. Fort bien. C’est son choix. Nous devons le respecter.
Mais l’Europe n’est pas une Nation. Ce mot, chez Michelet comme chez Fichte, implique d’autres adhésions, autrement passionnelles, sacrificielles, que la seule appartenance à un Concordat administratif. L’Arc de Triomphe rend hommage aux enfants de la France, tombés pour elle. Il abrite la tombe du Soldat inconnu, mort dans la Grande Guerre au milieu d’un million et demi de ses frères d’armes. Ces hommes sont tombés pour la France, pour le drapeau tricolore.
L’européiste Macron prouve, par ce drapeau bleu étoilé, qu’il existe dans son arrière-pays mental un autre horizon que celui de la Nation française. Un échelon qui lui serait supérieur. Et qui transformerait la France en partie d’un Empire. Lui, chef d’Etat de la France, ne serait que l’un des Princes électeurs d’un plus grand Collège. Un choix de la France qui eût littéralement ravi Charles Quint, la Maison d’Autriche, les Habsbourg, et… d’autres Empires, plus récents.
En cela, Macron rompt avec mille ans de combat acharné pour l’indépendance, la souveraineté, admirablement mené par quarante rois, puis par la République, qui a parfaitement pris le relais lors de la Révolution, au moment du danger d’invasion représenté par les puissances coalisées.
Terrible faute de goût, M. Macron.
Pascal Décaillet