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Sur le vif - Vendredi 21.05.21 - 07.22hJe l'ai dit, je le répète : le soutien des instances PLR à la loi CO2 est incompréhensible.Je dis bien "les instances". Pas la base du parti ! Pas les petits artisans, les petits entrepreneurs, les livreurs, les propriétaires de camionnettes, ceux qui se lèvent le matin au fond d'une vallée latérale et doivent faire des kilomètres pour aller bosser dans la plaine. Pas les bons vieux radicaux cassoulet, qui ont encore les mains dans le cambouis, et qui nous manquent tant. Ils ont fait la prospérité de la Suisse !Cette adhésion de la droite à un projet culpabilisant et surtaxant est révélatrice de la contamination des esprits par la doxa des Verts. Ils réussissent, par leur discours moralisateur et apocalyptique, à faire douter leurs adversaires de leurs propres valeurs.Quand la droite aura retrouvé ses fondamentaux, dont elle n'a absolument pas à rougir et dont beaucoup ont fait ce pays, elle pourra, tout en se montrant attachée à la protection de la planète (dont les Verts ne détiennent absolument pas le monopole), recommencer à tenir un rôle signalé dans les esprits.Sinon, ravagée par la mauvaise conscience instillée à dessein par ses adversaires, elle continuera de rouler de défaite en défaite.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif
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Décevant, M. Dal Busco !
Sur le vif - Jeudi 20.05.21 - 15.03hLa circulation redevient insupportable à Genève, on sent la fin de crise. Le lundi 31 mai, le jour même où les bistrots rouvriront, le Pont du Mont-Blanc transformera Genève en enfer. Rafraîchissante coïncidence.Il eût été trop simple, M. Dal Busco, de commencer les travaux pendant la crise Covid, alors que la circulation était moins pesante, sur Genève.Il eût été trop simple de les commencer au début de l'été, laissant ainsi aux Genevois le répit de juin.Il eût été trop simple d'éviter le collusion avec le redémarrage de l'économie.Les Genevois, M. Dal Busco, ne vous reprochent pas d'entreprendre des travaux sur le Pont du Mont-Blanc.Mais une quantité d'entre eux ne supportent plus le manque de coordination, de recul, de vision d'ensemble, de vos décisions. Elles tombent, l'une après l'autre, comme des couperets successifs. On ne sent ni empathie pour le brave automobiliste moyen, ni largeur de vue. Juste des ukases, égrenés sans état d'âme.C'est décevant, M. Dal Busco. Très décevant. Le Docteur Faust avait vendu son âme au Diable. Auriez-vous vendu la vôtre à la doxa des Verts ?Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Pour une école enthousiaste et joyeuse !
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.05.21
L’école genevoise est à la peine. Elle ressemble à une immense machine, dans une gigantesque usine, avec des mouvements répétés, des milliers d’ouvriers qui s’affairent, la tyrannie de la mécanique, sans que personne ne sache exactement ce qu’on y fabrique, dans quels buts, pourquoi tous ces gens sont là, dans quel dessein. C’est impressionnant, mais un peu triste. Le Temps modernes, de Charlot, sans l’éclat de rire toutes les dix secondes, sans le scintillement du génie d’un Chaplin.
Bien sûr, la crise sanitaire n’a rien arrangé. Ordres, contre-ordres, travail à distance, délitement des classes, perte de repères : l’école est sans doute l’une des institutions à avoir le plus souffert de la période Covid. Tous sont passés par un légitime mal-être : les élèves, les profs, les parents. A eux, notre sympathie : tous ces acteurs du monde scolaire ont été les victimes d’un épisode totalement dévastateur de lien social dans notre Histoire. Un virus, totalement imprévisible, a surgi dans leur destin, il a profondément nui au bon fonctionnement de l’institution. On pourrait presque, si l’affaire se prolongeait (ce que nul ne souhaite, bien sûr), parler de génération sacrifiée.
Mais le virus n’explique pas tout. Disons qu’il joue un rôle de révélateur, en aggravant un état général qui, antérieurement à la crise sanitaire, multipliait déjà les signes de morosité. Il y a, dans la machinerie scolaire genevoise, des choses qui ne vont pas. Et le premier sentiment qui se dégage est celui d’une certaine tristesse. Oh bien sûr, vous pourrez me contredire avec d’excellents contre-exemples, me signaler tel prof génial, enthousiasmant, et j’espère bien en effet que cela existe. D’ailleurs, les profs ne sont pas ici en cause. Le métier est passionnant, mais difficile, ceux qui l’exercent méritent notre respect et notre reconnaissance. Mais il y a la machine, toujours recommencée, moins poétique hélas que la Mer, de Paul Valéry.
Il ne faudrait tout de même pas que l’école genevoise, infestée de tristesse, se mettre à ressembler à un Cimetière marin. Alors qu’elle a besoin de sens. De passion. D’enthousiasme, dans la transmission des connaissances. De joie, partagée entre tous les acteurs de ce lien sacré : les profs, les élèves, tous ceux qui recréent ce lien de filiation si merveilleusement décrit par Charles Péguy dans « L’Argent », Cahiers de la Quinzaine, 1913. Oui, l’école a besoin de retrouver la joie. Certains, sans doute, la transmettent, hommage à eux. Mais l’impression générale est hélas celle de la tristesse. Comme si la machine – toujours elle – du Département, avec ses commissaires au fonctionnement, l’emportait sur l’émotion d’apprendre. Cela, nos élèves ne le méritent pas. Ils sont au début de leur vie, dans une phase d’appétit et d’ouverture. Le champ du possible leur est ouvert. Le rôle de l’école, c’est de satisfaire cette faim et cette soif de sens. Avec exigence, certes. Mais avec passion.
Pascal Décaillet
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