Sur le vif - Jeudi 21.10.21 - 09.09h
Plus un seul week-end sans les braillards des manifs ! Je hais ce mode d’expression, y compris pour des causes que je partage. Je le hais depuis toujours, et dans tous les cas.
La rue, en Suisse, ça n’est pas la démocratie, qui exige la mise en œuvre de moyens organiques : le peuple qui vote, par exemple. L’initiative. Le référendum. Mais pas hurler derrière des banderoles. Le démos, contre le pléthos.
La rue, c’est un précipité de vociférations, des slogans scandés comme dans les sectes, la prise en otage de l’espace public, bloquer la circulation, emmerder les gens, avec la bénédiction d’autorités terrifiées à l’idée d’apparaître comme des censeurs.
La rue, c’est le degré zéro du courage individuel. On s’abrite derrière le charivari collectif. Depuis l’enfance, je hais cela, et le verbe est encore bien faible pour exprimer la puissance de mon rejet.
Mes propos déplaisent ? Eh bien, déplaisons !
Pascal Décaillet