Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La vie. La vraie vie.

 
 
Sur le vif - Mardi 07.09.21 - 12.44h
 
 
Il y avait hier soir le Messie de Haendel, sur Mezzo, dans une très belle version, à la Chapelle Royale de Versailles. Avec notamment la soprano Sandrine Piau parmi les solistes, et Hervé Niquet à la direction.
 
Le Messie fonctionne auprès de moi exactement comme la Walkyrie, les Noces, et quelques dizaines d'autres chefs d’œuvre, de Beethoven à Bartók, en passant par Richard Strauss, Sibelius, et tant d'autres. C'est toujours la même chose : comme je les connais par coeur depuis des décennies, je me dis que je vais juste regarder le début, pour me faire une idée de l'interprétation. Et puis, au lit !
 
Las ! Deux heures plus tard, ou trois, ou quatre, bref au moment de la note ultime et des applaudissements, je suis toujours là, scotché. Pendant toutes ces heures, j'étais ailleurs. Non dans une fuite, surtout pas. Mais au coeur de la présence la plus vive, la plus centrale, la plus éveillée. Au coeur du monde.
 
Quand j'écoute les derniers Quatuors de Beethoven, ou Brahms, ou Mahler, c'est l'intensité de ma propre vie qui se décuple. Toute fatigue dissipée, abolie, place à l'hyper-lucidité, dans l'immobilité d'un canapé. La vraie vie est là.
 
Ces oeuvres, vous ne les consommez pas, quel horrible mot d'ailleurs. Non, ce sont elles qui vous dévorent. Et cette voracité, loin de vous anéantir, a paradoxalement le miracle de vous régénérer.
 
La vie, la vraie vie.
 
 
Pascal Décaillet
 

Les commentaires sont fermés.