Sur le vif - Mercredi 09.06.21 - 15.17h
Nous avons, dans notre démocratie suisse, un patron. Il s'appelle le peuple.
Au niveau des Cantons, mais aussi à celui de la Confédération, nous sortons à peine de débats démocratiques homériques sur l'imposition des entreprises. Nous nous sommes engueulés, entre nous, comme seuls les Suisses savent le faire sur les enjeux citoyens : avec vigueur, mais avec respect.
Ce fut tonitruant. A la fin, pour la Confédération comme pour les Cantons, le souverain a tranché. Cela s'appelle une démocratie.
Face à cette leçon de décision prise par le plus grand nombre, après des années de débats équilibrés où tous ont pu s'exprimer, que vaut une décision de cette instance totalement dépourvue de légitimité, qui s'appelle le G7 ? Juste une émanation des plus puissants de la planète, qui voudraient universaliser un système leur étant favorable.
Face à la démocratie suisse, ou à tout acte souverain d'un Etat de ce monde, le G7 n'a aucune valeur. La Suisse est un tout petit pays, sans matières premières, fragile. Nos équilibres, surtout construits à partir de 1848, tiennent à peu de choses. Nous devons être d'autant plus intransigeants pour défendre nos valeurs : souveraineté, démocratie directe, primauté de la décision citoyenne sur toute puissance, toute source de pression de ce monde.
Si nous renonçons à cela, nous enterrons la Suisse.
Pascal Décaillet