Sur le vif - Lundi 15.03.21 - 23.37h
Il faut arrêter de nous menacer de "crise institutionnelle" en cas de réélection de Pierre Maudet. C'est un argument ridicule. Notre démocratie fonctionne très bien : il y a une élection complémentaire, quelqu'un la gagnera, et siégera donc au Conseil d'Etat pour les deux années restantes de la législature. Ce gagnant, quel qu'il soit, sera parfaitement légitime, et bénéficiera d'une onction toute fraîche du peuple. Où est la crise institutionnelle ?
Maintenant, si vous entendez par "crise institutionnelle" la rage du Triste Sextuor, et notamment de la Présidente, face au retour non-souhaité de l'enfant prodigue, alors désolé, mais vous délirez. Si Pierre Maudet est réélu (ce qui est loin d'être fait), contre vents et marées, malgré l'acharnement du Sextuor à ourdir sa perte, alors croyez-moi, il ne va pas revenir la queue entre les jambes.
Si une telle situation devait peiner le Triste Sextuor, et notamment la Présidente (pour laquelle il est apparemment si insupportable de travailler avec ce collègue), alors ce sera à eux - et non à Maudet - d'en tirer les conséquences.
Quant aux discours sur les "valeurs", notamment chez les vieux libéraux, laissez-moi rire. Les mêmes, dans les années d'argent facile où fleurissaient dans leur parti les golden boys ultra-libéraux et les spéculateurs, étaient beaucoup moins regardants sur les "valeurs" de la Genève de Calvin. Géométrie variable !
Il n'y a ni "crise institutionnelle", ni insoluble problème de "valeurs". Qu'on nous lâche les baskets avec la morale, et qu'on envoie au Conseil d'Etat celui - ou celle - qu'on juge le plus apte à la fonction. Un magistrat exécutif n'est pas là pour "être", mais pour faire. La politique est une éthique de l'action efficace, non de la posture vertueuse.
Pascal Décaillet