Sur le vif - Jeudi 11.02.21 - 23.49h
Depuis l'adolescence, et mon premier contact avec cette œuvre immense, le Deutsches Requiem accompagne ma vie. J'ai déjà posé, ici même et sur mon blog, les fondements textuels (traduction de la Bible par Luther) et musicologiques qui servent à Brahms de matériau pour façonner son monument. C'était, le 31 juillet 2015, l'épisode no 9 de ma Série Allemagne en 144 épisodes. https://pascaldecaillet.blog.tdg.ch/archive/2015/07/31/serie-allemagne-no-9-leipzig-1869-ein-deutsches-requiem-269083.html
Là, je viens de l’écouter, une fois encore, sur l'excellente chaîne Stingray Classica. Cette œuvre parle au cerveau. Et elle irradie les sens. Elle s'en va chercher, au plus profond de chacun de nous, comme une totalité enfouie, qu'elle reconstituerait, le temps d'un concert. Comme chez Wagner, chez Richard Strauss, chez Arnold Schönberg, il y a la restitution, dans un moment de grâce, d'un fil invisible qui guiderait nos vies. Et cela passe par la langue de Luther, et par les notes de Brahms.
Chaque professeur d'allemand devrait faire écouter ce monument à ses élèves. En le plaçant dans son contexte historique (l'Unité allemande), mais aussi linguistique et musical.
Le Deutsches Requiem est un moment de l'Histoire de la musique. Et il est une étape décisive dans le destin allemand. Il est, aussi, un acte de révélation dans la saisissante Histoire de la langue allemande elle-même, quelque part entre les Frères Grimm et Bertolt Brecht, le magicien qui enfante les mots. Cela, il faut le raconter aux élèves. Et ils aimeront - certains avec passion - la culture germanique.
Pascal Décaillet