Sur le vif - Samedi 03.10.20 - 19.06h
Plus j'y pense, plus je me dis que Pierre Maudet, dans l'intérêt supérieur de l'économie genevoise, donc de Genève tout court, doit être appelé à jouer un rôle de premier plan dans les semaines et les mois qui viennent.
Oh certes, il a fauté. Mais il est toujours là, et peut-être bien jusqu'à la fin de la législature. ll m'est totalement indifférent de savoir si cette présence se justifie ou non, dans l'ordre de la morale.
La morale, en politique, ne m'intéresse pas.
En revanche, je regarde les faits. Un homme de 42 ans, en pleine force de l'âge (c'est l'âge auquel je lançais, il y a vingt ans, l'émission Forum, vous n'imaginez pas l'énergie dépensée quotidiennement !), en pleine possession de ses capacités intellectuelles, se trouve sous-occupé dans une vague histoire de promotion économique, où ses six collègues ont jugé bon de le reléguer.
Cette plaisanterie ne peut plus durer. Pierre Maudet est Conseiller d'Etat, en exercice, de la République. Il est un homme d'une grande intelligence, et d'une singulière capacité d'action. L'économie genevoise chancelle, à cause de la crise sanitaire, et nous allons vers des mois catastrophiques, dès que le chômage technique sera parvenu à échéance.
La question n'est pas de savoir si on aime ou non Pierre Maudet. La question est d'avoir un finalisme d'Etat, un déterminisme de la réussite, en tout cas mettre toutes les chances de notre côté. L'économie genevoise souffre, et cette souffrance va empirer. Nous avons, au sein du Conseil d'Etat, une énergie vitale qui ne demande qu'à retrouver son plein régime.
Citoyen, je demande qu'on restitue à Pierre Maudet les moyens nécessaires à déployer l'action. Certains de ses collègues sont sur-dotés, lui est très clairement sous-doté ! Dans le cadre d'une politique économique du collège tout entier - et non la sienne propre, pour sa gloriole - ce magistrat doit redevenir, tant qu'il est aux affaires, un Conseiller d'Etat comme un autre.
Il en va de l'intérêt supérieur de la République, le seul qui compte à mes yeux.
Pascal Décaillet