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Le gisant et les fausses écritures

 

Sur le vif - Jeudi 28.05.20 - 05.38h

 

Après avoir été totalement inexistante pendant la crise, l'Union européenne, fantôme hagard tiré de sa torpeur, se réveille pour claironner qu'elle va faire tourner la planche à billets. Et cracher de la fausse monnaie.

La crise sanitaire a été gérée par les nations. Chacune seule, en fonction de son identité propre, de son trajet historique, de sa relation, tissée par les siècles, à l'exercice du pouvoir.

De ces mois décisifs, les nations sont sorties grandies. Elles ne se sont pas battues les unes contre les autres, mais chacune pour soi, en respectant ses voisins.

L'Union européenne, elle, a tout perdu. Déjà gisante avant la crise, elle a exténué ce qui lui restait de crédit. La voilà, comme les faux-monnayeurs de l'Île Noire, à s'extasier, dans sa grotte, devant le filigrane de ses billets.

Qu'elle retourne dans sa léthargie ! La parole est aux nations souveraines. Amies, ouvertes les unes envers les autres. Mais chacune indépendante, maîtresse de son destin.

La trahison multilatérale, c'est fini. Demeurent des communautés de destin juxtaposées, chacune avec son passé, son récit national, sa cohésion sociale. Le rêve d'un lien planétaire, cosmopolite, celui d'une SDN avec un Adrien Deume qui taille ses crayons à Genève, n'est que spéculation coupable. Usure du désir.

Les Italiens, sur les balcons, chantaient le Va pensiero, de Verdi. Au cœur de la souffrance, ils revivaient le bouleversant chant national de tout un peuple, lorsqu'il se libère.

Face à cette puissance de feu sur les âmes, que peut le gisant, dérisoire et blême, avec ses fausses écritures ?

 

Pascal Décaillet

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