Sur le vif - Mercredi 07.08.19 - 01.20h
Comme toutes les années, je recommande absolument à ceux qui - par aventure - passeraient quelques jours en Valais de se rendre à l'admirable Festival du Toûno, à Saint-Luc. Nous en revenons à l'instant (deux souris, puis un renard sur notre trajet nocturne retour, comme pour prolonger un peu le Pays des Merveilles), et la magie littérature/musique, comme lors des éditions précédentes, fonctionne à plein.
Ce soir, cela tournait autour de l'auteur fribourgeois Jean-François Haas, d'un éblouissant Quatuor avec piano, opus 67, de Schumann, et d'une incroyable variation de thèmes, en musique contemporaine, sur la Claire Fontaine.
Ce qui frappe, d'année en année, dans ce festival, c'est la richesse humaine, sur scène comme dans le public, l'attention extrême portée à la découverte musicale, le frottement fusionnel entre parole et musique, quelque chose de puissant et de familial dans la rencontre.
Au Toûno, pas de gigantisme. Pas de Veau d'or qui aurait tout dévoré. Juste la passion des sons, des instruments, de la voix humaine, et des syllabes, butineuses de sens.
Il y a, dans le Toûno, comme une intimité demeurée. Inviolée par l'Argent Roi. Alors que s'envolent les sons et les voix, un orage frappe, la foudre illumine le décor, la montagne est là, tout autour, signale sa présence.
La montagne, hôte et personnage, esprit des lieux.
Foncez-y ! Notamment pour les arias des Noces de Figaro, jeudi soir, en l’Église de Vissoie.
Pascal Décaillet