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Netanyahu : arrogance et domination !

 

Sur le vif - Dimanche 07.04.19 - 14.16h

 

Le Premier ministre israélien sème la guerre, et personne ne dit rien ? Dans une déclaration explosive, hier soir, Benjamin Netanyahu, à trois jours d'élections législatives très disputées, face à son rival Benny Gantz, déclare prévoir l'annexion pure et simple des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, en cas de réélection. Pour qui connaît l'échiquier du Proche-Orient, c'est une bombe, une provocation, un acte de mépris supplémentaire face au peuple palestinien, qui attend un État et ne reçoit qu'arrogance et domination.

C'est une tradition, dans les élections israéliennes, d'aller chercher les voix des ultra-conservateurs dans les derniers jours de campagne, par des déclarations fracassantes. Mais là, le record est battu. Cette affirmation dominatrice ne peut s'expliquer que par le blanc-seing octroyé par Trump - qui aura besoin d'un certain électorat pour sa réélection - aux franges les plus ultras de la politique israélienne. Nous avons souvent, ici, dans d'autres commentaires, condamné sans appel les choix de Trump dans sa politique au Proche-Orient et au Moyen-Orient, notamment ses gages incessants donnés à la politique coloniale israélienne, et sa diabolisation de l'Iran, pays avec lequel il veut une guerre.

Je me suis rendu plusieurs fois au Proche-Orient. Je me considère comme un ami d'Israël, dont je reconnais pleinement le droit à l'existence, ET (car la logique ne peut être qu'inclusive) comme un ami du peuple palestinien. Depuis des décennies, je plaide pour que ce peuple ait un État à lui. Un État, oui, avec toute la dignité politique que comporte ce mot, et non un statut d'administré sous surveillance israélienne. Encore moins, un statut d'occupation. Encore moins, un statut d'annexion !

Nous devons maintenant dire notre colère. La neutralité, M. Cassis, ça n'est pas le silence. Les propos de M. Netanyahu constituent, face au monde, face au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, une provocation éhontée. Ils visent un double but. Le premier, dans l'ordre de la politique intérieure, est d'arracher les ultimes voix des partis extrémistes pour les élections. Le second est de tester jusqu'où peut aller le discours sous protection de Trump, dans l'ordre de l'arrogance et de la domination.

Le Conseil fédéral doit condamner ces propos. La Suisse doit condamner ces propos. Toute personne souhaitant une solution de paix au Proche-Orient, pour Israël comme pour les Palestiniens, doit condamner ces propos. Il en va, tout simplement, de notre honneur.

 

Pascal Décaillet

 

 

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