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Un enfant capricieux de la modernité

 

Sur le vif - Mercredi 19.12.18 - 07.05h

 

En mars 1986, Mitterrand a dû cohabiter avec Chirac. En 1993, avec Balladur. En 1997, Chirac a dû cohabiter avec Jospin.

 

Si Macron dissout l'Assemblée, la bande de godillots qui y siège, sous son label, depuis juin 2017, sera chassée. Il y aura une nouvelle majorité, dans laquelle Macron devra choisir le Premier ministre. Cohabitation, donc.

 

S'il ne dissout pas, alors il ouvre, pour une période indéterminée, une page totalement nouvelle sous la Cinquième : un Président qui doit cohabiter avec... le peuple !

 

Dans ce second cas, les corps intermédiaires volent en éclats. À commencer par l'Assemblée : les godillots de juin 2017 demeurent au Palais-Bourbon, mais n'ont définitivement plus aucun pouvoir. Ils regardent passer les missiles entre le peuple et le Prince. Pendant trois ans et demi !

 

À titre personnel, cette situation très plébiscitaire ne me déplaira pas. Mais alors, à quoi bon Mirabeau, à quoi bon juin 1789, à quoi bon le Jeu de Paume, à quoi bon la volonté du peuple et la force des baïonnettes ?

 

En mai 2017, les Français ont choisi Macron. Ils ont choisi d'envoyer au pouvoir suprême un ancien associé de la Banque Rothschild, un arrogant ultra-libéral, soutenu par la finance internationale et cosmopolite, totalement dépourvu de culture historique et politique. Un enfant capricieux de la modernité. Un Président à contresens, aveugle et sourd aux mouvements de libération des peuples en Europe, méprisant envers l'expérience italienne, accroché à la déclinante Mme Merkel, et aux douze étoiles en extinction de l'Union européenne.

 

Ils ont aujourd'hui la rançon de leur erreur. "Cinq ans de répit pour l'Ancien Monde", écrivais-je, ici même, à la minute de l'élection, donc au second tour à 20h. Je n'imaginais pas que ce répit ne durerait que 18 mois.

 

Pascal Décaillet

 

 

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