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Défaite d'étape

 

Sur le vif - Dimanche 25.11.18 - 13.35h

 

Pour les partisans de la souveraineté suisse, ce dimanche est assurément une défaite. Dans une démocratie directe, aussi fréquente et vivace que la nôtre, il y a des moments où l'on perd. Il faut savoir les accepter.

 

Mais c'est une défaite d'étape. La question de la souveraineté nationale, celle de la Suisse comme de n'importe quel autre pays, demeure cruciale dans notre dialectique politique. Le château de cartes de l'Union européenne, autour de nous, est en voie d'effondrement. Partout sur notre continent, la question nationale resurgit. En France. En Allemagne. Au Royaume-Uni. En Italie. En Autriche. En Hongrie. En Pologne. C'est cela, le contexte d'aujourd'hui.

 

Un jour ou l'autre, et au fond déjà en 2020, la question de la primauté nationale sera reposée au peuple et aux cantons de notre pays. Il y aura d'autres échecs, et puis un jour, il y aura une victoire. Notre démocratie directe n'avance pas d'un coup, linéairement, on l'a vu avec des assurances sociales qui ont mis plusieurs votations, depuis la guerre, avant de s'imposer. Non, sa démarche est celle du crabe, pragmatique, hésitante, un pas contredisant le précédent.

 

Pour ma part, tout en respectant bien sûr la décision d'aujourd'hui, je ne renoncerai à strictement aucune de mes options en matière de lien, intime et profond, à l'idée nationale, et de primauté de cette dernière face aux constructions cosmopolites. Perdre est une chose. Renoncer à ses valeurs, ancrées dans toute une vie d'étude de l'Histoire et de la philosophie politiques, en est une autre, que je n'accepterai jamais. Je dis bien jamais.

 

Pascal Décaillet

 

 

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