Sur le vif - Samedi 03.11.18 - 04.36h
La démocratie de mes vœux est une démocratie totale, dont la pierre angulaire est le corps des citoyens.
Dûment formés, informés, éduqués, par un système scolaire performant, notamment en Histoire, les citoyennes et citoyens prennent en charge le destin du pays. Ils en ont conscience. Ils se sentent profondément investis de cette mission.
Le Parlement demeure. Il fait les lois. Certaines sont corrigées par référendum, mais c'est rare. L'immense majorité des lois parlementaires entrent en vigueur.
Le parlementaire fait les lois, mais c'est tout. La politique ne lui appartient pas. Le débat politique appartient à l'ensemble des citoyens. Tous peuvent s'exprimer : les nouveaux outils de communication, la mise en réseau des connaissances, le permettent.
J'invite mes concitoyens à cesser de pleurnicher face à des élus qui les déçoivent. Qu'en attendaient-ils ? Qu'ils fussent parfaits ?
Nous avons beaucoup mieux à faire que nous plaindre constamment des élus : faisons la politique nous-mêmes. En utilisant à fond la démocratie directe. En inventant, ensemble, dans les décennies qui viennent, de nouvelles formes de démocratie directe, plus puissante, plus étendue qu'aujourd'hui.
Le plus compliqué, dans cette invention, sera de demeurer dans l'ordre du démos, et non de sombrer dans celui de la doxa. En clair, nulle extension de la démocratie directe ne pourra s'opérer sans un approfondissement, en parallèle, du niveau de connaissances des citoyens. LES NOUVEAUX OUTILS LE PERMETTENT, et le permettront davantage encore dans les temps qui viennent. Si le réseau social, par exemple, pouvait être utilisé un peu moins pour le bavardage, et davantage pour le partage de connaissances et d'arguments, la Cité serait gagnante. Le démos, c'est le vote comme institution, la doxa c'est le clic d'opinion.
Parlons moins des partis politiques, aussi. Il ne sont en aucun cas l'alpha et l'oméga. On peut parfaitement être une excellente citoyenne, un excellent citoyen, sans adhérer à ces paroisses où il faudrait rester à vie.
Privilégions les thèmes sur les personnes. Parlons moins des élections, et beaucoup plus des votations. Partageons nos connaissances, les nouveaux outils le permettent. Informons-nous mutuellement. Misons sur l'intelligence collective, au service du bien commun. Construisons ensemble le pays. C'est infiniment plus intéressant que de geindre et gémir, comportement infantile et aveu de dépendance, à la moindre incartade des élus.
Pascal Décaillet