Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une Suisse, deux visions de l'Etat

 

Sur le vif - Dimanche 23.09.18 - 12.49h

 

J'étais fermement partisan des deux initiatives agricoles, je suis cet après-midi dans le camp des perdants, je respecte évidemment la décision du peuple et des cantons.

 

Ce qui se passe, politiquement, en Suisse aujourd'hui, c'est la confirmation - une fois de plus - du fossé entre Suisse alémanique et (une bonne partie de la) Suisse romande, dans le rapport à l’État. On l'a vu maintes fois, ces dernières décennies, en matière de santé publique, d'assurances sociales, notamment.

 

Le vrai fossé, au sein de la Suisse, ça n'est absolument pas la langue, encore moins la religion, ni même la plaine et la montagne, ni même la ville et la campagne. Le vrai fossé, ce sont les différences de perception dans le rapport à l’État.

 

Ces différences, concernant la Suisse alémanique, n'engagent en rien une proximité avec l'Allemagne : contrairement aux idées reçues, notre grand voisin du Nord cultive, depuis Bismarck, un État social fort, et le libéralisme pur et dur n'a jamais, même au plus fort des Glorieuses de l'après-guerre, réussi à s'y installer.

 

Non, les Alémaniques ne sont pas prudents sur le rôle de l’État par ethnie, loin de là. Ils le sont pour d'autres raisons, qui sont à chercher dans la profondeur idiomatique de chacune de leurs Histoires cantonales. Ça n'est pas non plus une affaire entre protestants (qui seraient libéraux) et catholiques (qui seraient sociaux-conservateurs), puisque même les cantons alémaniques catholiques montrent cette réserve face au rôle de l’État.

 

Je n'ai pas parlé ici de l'essentiel : le sort de nos paysans. Je n'en ai pas parlé, parce que je voulais centrer mon propos sur cette question majeure du rapport à l’État. Aux paysans suisses, néanmoins, dont le sort ne sera pas facilité par la décision d'aujourd'hui, je veux dire toute la profondeur de mon attachement, de mon respect et de ma solidarité, à l'intérieur de notre Patrie commune, la Suisse.

 

 

Pascal Décaillet

 

 

Les commentaires sont fermés.