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Mort d'un géant au regard bleu

 

Sur le vif - Mercredi 19.09.18 - 08.33h

 

J'avais déjà vu pas mal de pièces de théâtre avant 1973, dont un éblouissant Götz von Berlichingen, de Goethe, en juillet 1971, à Nuremberg.

 

J'avais vu des pièces, mais aucune n'avait encore produit sur moi ce fameux "déclic", celui qui emporte un adolescent dans une passion. Déclic que j'avais éprouvé en musique, lors de ma découverte de Richard Wagner.

 

Et puis, là, 1973. Comédie de Genève. Le Misanthrope. Dans le rôle d'Alceste : Jean Piat. J'étais au deuxième rang, face aux feux d'intensité de ce regard bleu. Je venais surtout voir l'homme que j'avais déjà tant admiré dans Lagardère, puis les Rois Maudits.

 

Mais là, Alceste a tout dépassé. Oui, le feu. Un mélange d’instinct et d'intelligence, rarement égalables chez un acteur. Jean Piat, au service d'un personnage unique du théâtre français, dont je suis tombé éperdument amoureux.

 

Alceste : la fougue, la sincérité, le courage, le mépris total de la mondanité, l'amour fou, possessif, la jalousie. Bref, un homme, dans toute sa vérité, toute sa splendeur

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Je suis tombé amoureux du personnage d'Alceste, c'est grâce au génie de Jean Piat. La grâce son incarnation du personnage. Les vibrations de sa présence. Magie de l'acteur, génie de l'artiste. Incomparable présence de cet homme qui, quelques années plus tôt, avait tant impressionné de Gaulle, dans Cyrano.

 

Le théâtre français perd un géant au regard bleu. Inoubliable.

 

Pascal Décaillet

 

 

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