Sur le vif - Dimanche 08.07.18 - 09.41h
Le jour où les Suisses voteront sur l'avenir de nos relations avec l'Union européenne, ou plutôt avec ce qui restera du château de cartes, je doute que la question des "équivalences boursières", reprise comme un mantra par les europhiles, soit d'un très grand poids dans le verdict du souverain.
On a voulu nous faire l'Europe des banquiers et des exportateurs, en oubliant totalement les paysans. On a construit un rêve sur l'idée tétanisée de l'échange, de la circulation, de l'hyper-fluidité. On a voulu nous ériger une Europe du mouvement perpétuel.
Résultat : on a eu les délocalisations en Inde. Les fermetures d'usines. La spéculation de casino, au mépris des attaches locales, du sentiment de fierté de travailler pour un fleuron du lieu, avec une marque, une enseigne, une bannière. On a pulvérisé l'idée d'économie nationale, au profit d'un grand bazar globalisé. On a saccagé les services publics.
Et vous pensez que, le jour venu de la décision populaire, on va convaincre le peuple et les cantons avec l'argument massue des "équivalences boursières" ?
Et placer les "équivalences boursières", juste là pour faciliter le profit de quelques-uns, en crédible concurrence avec la souveraineté, l'indépendance, la fierté nationale de notre pays ?
Les europhiles ne manquent pas d'air. Mais de souffle, dans leur esprit et dans leur verbe.
Pascal Décaillet