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Être contre la libre circulation

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Sur le vif - Jeudi 05.07.18 - 13.34h
 
 
Être contre la libre circulation, ça n'est en aucun cas être partisan de l'immobilité. Encore moins, de la paralysie. Ni de la fermeture des frontières. Ni d'une quelconque animosité envers les nations qui nous entourent.
 
 
Être contre la libre circulation, c'est vouloir, à la place du grand bazar mis en place depuis une quinzaine d'années, une circulation CONTRÔLÉE des personnes, sur le marché du travail. Chaque pays étant totalement souverain de déterminer quels quotas de travailleurs étrangers il entend intégrer dans son économie. Pour les régimes parlementaires, ce seront des décisions du Parlement. Pour les régimes de démocratie directe, comme la Suisse, ce sera bien souvent, in fine, une décision du peuple.
 
 
Être contre la libre circulation n'implique strictement aucun rejet de l'étranger, en tant que tel. Je considère, pour ma part, que chaque être humain de cette terre en vaut un autre, et jamais sous ma plume, vous n'aurez lu une quelconque stigmatisation d'un peuple, ou d'une ethnie, en tant que tels. JAMAIS.
 
 
Simplement, je crois aux nations, et non aux vastes conglomérats abstraits, mis sur pied par de grands théoriciens, peut-être de puissants philosophes, comme paraît-il M. Macron, mais en aucun cas des historiens. Car l'approche historique, concrète et empirique, implique des milliers de lectures pour s'imbiber du trajet, dans la durée, de chaque nation. Il existe une Histoire de la France, une Histoire de l'Allemagne (diablement complexe !), une Histoire de la Suisse (plurielle et passionnante), une Histoire de l'Italie. Il n'existe pas d'Histoire de l'Europe, c'est juste une construction intellectuelle, par des esprits qui s'imaginent avoir dépassé l'Histoire.
 
 
Être contre la libre circulation, c'est revendiquer pour chaque nation, qui s'est forgée elle-même, souvent dans la plus extrême des douleurs, le droit à la souveraineté, le droit à l'indépendance, le droit à l'autodétermination dans la rédaction de ses lois, le droit d'avoir des coutumes et de les défendre. Tout cela, en aucun cas contre les autres nations ; il faut cultiver l'amitié entre les peuples. Mais pour affirmer, chacune d'entre elles, ses valeurs, son existence, la verticalité de sa fierté d'être. Telle est, depuis l'enfance, contre vents et marées, ma conception des nations.
 
 
Inutile de vous dire à quel point la lecture, dans mon jeune âge, des Discours à la Nation allemande de Fichte, prononcés en 1807, dans une Prusse occupée par les armées françaises, a contribué à forger ma conception des nations. Tout comme l'Histoire de la Révolution française de Jules Michelet, et tant d'ouvrages sur les multiples facettes de notre Histoire suisse. Car notre pays, s'il est une Confédération dans son organisation interne, et ce fédéralisme nous est précieux, est bel et bien une nation aux yeux de l'extérieur. Dans les rapports de négociations, c'est ainsi, du moins, qu'il doit se comporter.
 
 
Pascal Décaillet
 
 

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