Commentaire publié dans GHI - Mercredi 07.06.17
Un homme qui ne cherche pas la gloire personnelle. Il aurait même une sérieuse tendance à prendre les coups. Mais il encaisse, parce que c’est un dur. Il garde le sourire. Et il apprend. Bâtisseur, il est un homme de patience, sait jouer collectif, respecte les sphères de ses collègues. Tel est Serge Dal Busco, notre ministre des Finances depuis fin 2013, un homme que certains parlementaires croient opportun de décrier. Ils le prennent de haut. Ils ont tort, immensément.
Serge Dal Busco ne passe pas son temps à inaugurer les chrysanthèmes. Ni à œuvrer, par le génie de la propagande, qu’on appelle aujourd’hui « communication », à l’édification de son image. Ni à arpenter en Harley les routes du canton. Non, il se contente de faire son boulot. Grand argentier d’un canton endetté (par ses prédécesseurs) n’est pas le job le plus excitant entre Chancy et la Versoix, mais c’est le sien, c’est sa tâche, il l’accomplit.
Et l’air de rien, l’homme fait son chemin. Ainsi, jeudi 1er juin, c’est lui, dans la Berne fédérale, qui présentait, à côté du conseiller fédéral chargé des Finances, Ueli Maurer, le « Projet fiscal 17 », qui prend la relève de RIE III, après l’échec de cette dernière en votation populaire. Ancien correspondant au Palais fédéral, ancien chef de la rubrique Nationale, je crois bien n’avoir jamais vu, à Berne, un conseiller d’Etat genevois à côté d’un conseiller fédéral. Cela, ce lent travail de reprise en main du dossier, discrètement, mais avec solidité, est la marque d’un ministre fiable et compétent. Il fallait, une nouvelle fois, le dire.
Pascal Décaillet