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Le crabe, sur la vase

 

Sur le vif - Mardi 07.02.17 - 05.35h

 

En politique, ceux qui veulent faire neuf, ou rénovateur, ceux qui prétendent "dépasser le clivage droite-gauche", "faire de la politique autrement", bref tous ces ensorceleurs de la modernité, ces candidats Pepsodent aux dents éclatantes, sont ceux qui vieillissent le plus vite. D'un coup. Comme dans les films d'épouvante.

 

Pourquoi ? Parce que l'Histoire est tragique. Parce que la lutte des classes, ça existe, la guerre, l'immuable noirceur des passions. Nier cela, au nom d'une modernité présentée comme immaculée, délivrée des antiques malédictions qui nous habitent tous, c'est duper les gens.

 

L'archaïsme, au contraire, ne cherche pas à tromper. Impopulaire en première lecture, il charrie avec lui la solidité d'une permanence. Il assume l'Histoire, les contradictions, le sang versé, le sacrifice collectif. Il ne cherche pas, sous le moindre prétexte, à diluer des frontières, si porteuses de sens, pour d'improbables conglomérats ectoplasmiques.

 

Pour évoluer, le monde a besoin de revenants. C'est un paradoxe, oui. Comme la démarche du crabe, sur la vase encore humide.

 

Pascal Décaillet

 

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