Sur le vif - Samedi 13.06.15 - 10.49h
Je reviens à ces fameuses (et parfois ineffables) "associations" : pourquoi le parti le plus attaché à les défendre, dès qu'on ose mettre en cause l'aspect systématique du renouvellement annuel des subventions, est-il celui des Verts ?
Thème passionnant : celui du rapport des Verts avec l'Etat, la structure dure de la République. Ils ont (contrairement aux radicaux et aux socialistes) un problème avec cela. C'est à chercher dans le tréfonds de leur idéologie, où la souche libertaire joue un rôle important. Les Verts sont une famille politique récente (entre trois et quatre décennies), mais leurs origines philosophiques remontent très loin. D'aucuns citent Proudhon, c'est une référence parmi beaucoup d'autres.
Il existe, à Genève comme ailleurs, une idéologie de l'associatif. Comme il existe une idéologie étatiste, une idéologie libérale, etc. Elle a parfaitement le droit d'exister, met en valeur l'action et la responsabilité individuelles, bref elle a plein de vertus, j'en conviens volontiers. Mais à trop sublimer l'associatif, on en viendrait à oublier l'Etat. Là, pour ma part, je dis non, n'étant ni libertaire, ni libéral.
Je ne mets pas en cause l'existence des associations. Diable, c'est un droit fondamental, hérité de la Révolution française ! Ni même le fait de les subventionner. Mais - soyons clairs, je le suis depuis le début - l'automaticité aveugle du renouvellement des subventions, le lobbying éhonté au moment du Budget chaque décembre, les accords préalables avec l'entourage des magistrats. Et, plus que tout autre, le clientélisme qui lie les élus, transformant toute question sur les associations en tabou total.
Pascal Décaillet