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Les Communes face au Régent : colère légitime

 

Sur le vif - Jeudi 30.10.14 - 14.30h

 

Les Communes genevoises sont en colère. Et elles ont raison. La manière dont le Régent François Longchamp leur applique le pistolet sur la tempe pour qu’elles répondent toutes affaires cessantes à un questionnaire particulièrement orienté et dirigiste sur l’avenir des relations entre le Canton et ses 45 Communes, n’est pas acceptable.

 

Les Communes y sont traitées comme des enfants, le Régent leur fixe un devoir à domicile décidé par lui-seul, il établit tout seul des délais, et prépare la règle de plomb pour taper sur des doigts de ceux qui ne rendraient pas leur copie à l’heure. Le Régent infantilise les 45 Maires du Canton, et leurs collègues des Conseils administratifs. Il invente, tout seul, une représentation du monde inspirée de la préfectorale française, celle des Jacobins et des directives qui pleuvent du Ministère de l’Intérieur. Le Régent serait-il nostalgique des années 1798-1813 ?

 

Qu’il y ait un vaste chantier à ouvrir, nul n’en doute, c’est même une obligation d’ici 2018. Oui, il y a des doublons, oui les tâches sont mal réparties, oui l’ACG (Association des Communes Genevoises) a les allures d’une nébuleuse, dont pas grand monde ne saisit exactement l’utilité. Sur le fond, le Régent n’a donc pas tort. Mais la tonalité ! Hier, que s’est.il passé ? On a littéralement MIS EN SCENE l’impérieuse nécessité de faire très vite, et aussi la prétendue négligence des Communes qui auraient tardé à accomplir, cet été, leurs devoirs de vacances. Tout cela, on s’est arrangé pour le FAIRE SAVOIR, histoire de bien montrer à quel point les services du Régent étaient fiables, et ceux des Communes, liquéfiés comme des montres molles. Cette monstration, en jouant aux Maires un véritable coup de Jarnac : eux, soumis à un embargo, n’avaient pas le droit de parler du dossier, alors que le Régent, coupant court, les grille pour mieux les mettre au pilori.

 

La méthode est choquante. Elle révèle, une nouvelle fois, l’arrogance d’un conseiller d’Etat, toujours le même. Jamais le dossier n’aurait été traité de la sorte s’il avait relevé, par exemple, d’un Serge Dal Busco, magistrat qui allie écoute et humanité à la rigueur, comprend profondément l’échelon communal pour avoir été six fois Maire de Bernex, et d’ailleurs aussi président de l’ACG.

 

Les Communes ne sont pas des enfants. Le Régent n’a pas à les traiter comme tels. Certes, le Canton est autorité de surveillance des Communes, mais n’a pas pour autant, avec la ficelle de questionnaires prémâchés, à organiser tout seul, d’en haut, comme on  le ferait en quelque place Beauvau, les thèmes d’une réforme certes nécessaire, mais en aucun cas avec un tel degré d’urgence. Leur colère, les Maires genevois doivent la dire clairement au Régent. Car le Grand Horloger doit commencer à comprendre, tout là-haut, qu’on n’agit pas avec les hommes et les femmes élus pour mener les Communes, avec l’insensibilité géométrique de celui qui administre un cadastre.

 

Pascal Décaillet

 

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