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CEVA : le Parlement enfariné, mais heureux

 

Sur le vif - Samedi 17.05.14 - 11.18h

 

Grand Conseil, séance spéciale CEVA + SIG.

 

En définissant, juste avant 11h, un providentiel "comité d'experts" mandaté par le Conseil d'Etat comme plus crédible qu'une émanation des représentants du peuple, Luc Barthassat montre en quelle estime il tient le Parlement. Et nous brandit l'ultime ficelle. On s'adapte vite, quand on passe du côté du pouvoir.



Triste jeu de masques. A l'image de cette l'intervention d'une rare arrogance - une de plus - du président du Conseil d'Etat. Le Petit Prince se croit chez lui, fait la leçon aux élus du peuple, comme s'il était leur chef. Et finit même, dans une chute longuement mûrie, par traiter de menteurs une partie d'entre eux. Il nous rejoue la scène de sa déposition au procès de la Banque cantonale. Les députés qui ont applaudi à cette galéjade ont-ils bien intégré la mission de contrôle qui est la leur ? Rappelons que le degré de connaissance du retard du CEVA qu'avait François Longchamp l'automne dernier - et son éventuelle volonté de reporter l'annonce de ce retard après les élections - sont au coeur du sujet. Qui est éminemment politique, et pas technique, comme on veut le faire croire.



Le vrai problème, ce ne sont pas les retards du CEVA. Mais la gestion politique de l'information par le Conseil d'Etat, en période électorale. A-t-on, en haut lieu, l'automne dernier, imposé le silence sur une information majeure, qui eût été de nature à péjorer le résultat électoral des apôtres du CEVA ? Si oui, d'où vient la consigne de silence ?


Dans ces conditions, on s'abstient au moins d'applaudir le Monsieur Dimanche du samedi, tant que la lumière n'est pas faite. Pour l'heure, elle ne l'est assurément pas.


Singulier Parlement, qui abdique si vite de sa tâche de contrôle, pour se presser d'ovationner (est-ce là son rôle ?) le ministre exécutif sur lequel il devrait justement enquêter.


Le vrai problème du CEVA, depuis des années, c'est cela. Cette coagulation des intérêts de ceux qui détiennent les manettes du pouvoir. Et les cordons de la bourse. En lieu et place d'un débat, ce matin, les attaquants n'étant au reste pas partis au combat en ordre de bataille, et d'étranges défections s'étant produites en leur sein, nous n'eûmes que limonade sans limon. Et pantalonnade sans pantalon.



La CEP, d'ici une heure, sera donc refusée, et l'ordre règnera sur Genève.

 


Comme toujours.

 

 

Pascal Décaillet

 

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