Chronique publiée dans Lausanne Cités - Mercredi 05.03.14
Le syndic de Lausanne a pris la décision d’une très importante cure d’amaigrissement. En soi, une démarche totalement privée. Mais il a choisi d’en parler. Et son entretien avec Darius Rochebin, dans « Pardonnez-moi », est bouleversant. On découvre un autre homme, toujours aussi brillant mais délivré de ses pesanteurs. Ramené à lui-même, expurgé. De l’évolution de ses costumes, dans lesquels il nage, du choix des aliments, de la sévérité librement consentie du régime, il parle avec une simplicité qui nous touche tous. Le thème du surpoids est universel.
Du coup, le surhomme devient homme. Le géant débonnaire commence à nous ressembler. Peur de la mort, mais aussi bonheur de retrouver la mobilité : de la Palud à la Riponne, nous dit-il, je n’aurai plus besoin de faire des arrêts. Et plus il parle, ce frère en humanité, plus on se dit que plus jamais on ne fera de blague sur les gros. Parce que l’obésité, toute efficace soit-elle dans l’ordre de la moquerie, est une maladie. Profonde. Qui mérite notre sympathie, notre aide, davantage que nos quolibets.
Daniel Brélaz a doublement raison. De suivre le régime, pour son salut. Mais aussi d’en parler. C’est un entretien très fort, simple, universel. L’homme ne vit pas que de pain. Mais de la parole. Celle du syndic, dans cette émission, a eu la vertu de nous traverser l’âme. La chose est rare. Et mérite d’être signalée.
Pascal Décaillet