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Le Choeur des Pleureuses

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Coup de Griffe - Lausanne Cités - 26.02.14


 
En journalisme comme pour la tenue vestimentaire des cardinaux chez Fellini, il y a des modes. La toute dernière, depuis le 9 février, fait un tabac : inviter Patrick Aebischer, le patron de l’EPFL, sur un plateau TV, dans un studio radio ou un journal, et pleurer un bon coup avec lui. Gémir sur ces abrutis de citoyens suisses qui n’ont rien compris à l’enjeu de la votation, se sont comportés comme des bergers repliés sur leurs montagnes, ruinent les programmes de recherches.


 
Dans l’émission, il faudra dire au moins cinq fois le mot « repli ». Pour bien souligner l’obscure sauvagerie de cette Suisse de la fermeture face aux Lumières de la Ville. Oui, on se fera le chantre des villes, leur pluralité bigarrée, la richesse de leurs campus. Et chaque fois qu’on dira « ville », on dira « ouverture ». Pour bien associer le tissu urbain, par exemple le Grand Lausanne, ou le Grand Genève, ou le Grand Zurich, aux valeurs de progrès. Et comme grand prêtre de cette Suisse qui gagne, l’icône Aebischer.


 
Comme dans le défilé des ecclésiastiques, chez Fellini (Roma), l’image sera urbaine et rutilante, le geste précieux, avec ce zeste d’impatience qui fait le charme des boulevards. Il se faudra se montrer citadin et princier, ouvert au monde, œcuménique comme la terre habitée. Pour bien prouver à quel point ces manants de citoyens, ces gueux, ces vilains, ont mal voté.
 


 
Pascal Décaillet

 

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