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Avocats, défendez les droits des détenus !

 

Sur le vif - Jeudi 27.02.14 - 14.06h

 

Dans les affaires liées à Champ-Dollon, une chose me frappe. Que l'actuel Procureur général défende une politique hyper-sécuritaire, je puis le concevoir, et c'est ma foi dans son rôle. Que le magistrat en charge de la sécurité tienne un discours similaire, OK aussi. Que les autorités pénitentiaires, les syndicats de police, soient sur le même registre, normal encore.


Mais les avocats ! Ces élus de droite, PLR par exemple, qui sont en même temps avocats, et qui viennent nous laisser entendre, en pestant contre la décision du TF, que les conditions inacceptables de détention à Champ-Dollon, notamment pour les détenus en préventive, ne seraient au fond pas si graves. Là, il y a un problème. Parce que ces Messieurs sont avocats. Et moi, si j'avais été avocat (j'y ai pensé, un temps, mais ma passion pour la littérature allemande l'a emporté), je n'aurais eu de cesse de défendre les accusés, voire les condamnés dont je continue à suivre le dossier. En tout cas, les droits des détenus. Ca n 'est pas très populaire dans l'opinion publique, mais c'est comme ça.



Parce que cette posture défensive, si l'avocat ne la prend pas, qui diable le fera ? Ni le procureur, ni les juges, ni la partie civile, ni le ministre de la sécurité, ni l'opinion publique (très conservatrice sur ces choses-là), ni les responsables d'exécution de peine, qui font leur boulot du mieux qu'ils peuvent, et auxquels il convient de rendre hommage.

 


Alors, ces avocats de droite, qui sont en même temps députés, et qui se rallient (pas tous, bien sûr) à un discours anti-détenus, y compris anti-détenus en préventive, je ne les comprends pas. Et je crains qu'absorbés par leurs affinités politiques, voire leur carrière, ils ne soient devenus davantage hommes de partis qu'avocats. Surtout ne pas se brouiller avec M. Jornot, PLR. Surtout ne pas se brouiller avec M. Maudet, PLR. Comme si toutes les casquettes, toutes les fonctions, dans l'ordre de la justice, étaient appelées à se confondre. Et, surtout, à se subordonner à l'appartenance partisane, voire de caste.

 

 

Pascal Décaillet

 

 

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