Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le glas des bobos

 

Chronique publiée dans Lausanne Cités - 19.02.14
 
 
Les lignes de fracture du 9 février ne se réduisent ni à l’antagonisme droite-gauche, ni à un conflit ethnique entre Romands et Alémaniques. Elles sont d’un autre ordre. Régions favorisées, contrées délaissées. Villes, campagne. Plaine, montagne. La droite protectionniste l’a emporté sur la droite libérale et libertaire, celle qui nous prônait depuis deux décennies l’abolition de toute frontière, le recul de l’Etat, pour mieux pouvoir commercer et s’enrichir sans entraves. Ce renversement de forces laissera des traces et déterminera nos prochaines années politiques, en Suisse.


 
Mais il serait fou d’oublier ce qui s’est passé à gauche. Christian Levrat est un homme intelligent : derrière ses rodomontades de l’après-9-février, il ne s’exonérera pas d’une autocritique. Et se rendra compte à quel point la non-campagne de la gauche, ou pire l’alignement de cette dernière sur les thèses du grand patronat auront des conséquences dévastatrices pour sa famille politique. Ne parlons pas ici des Verts, dont l’illisibilité est désormais totale dans le pays : personne ne sait plus qui ils sont, ni où ils vont.


 
À gauche, c’est le glas des bobos. Ceux des villes, douillets, qui n’ont rien vu venir, et se sont fait voler l’électorat ouvrier, populaire et défavorisé par l’UDC. Et cela pourrait bien sonner le retour d’une gauche de la gauche qui, elle, ne n’en est jamais laissé conter. Parce qu’elle n’a, elle, jamais perdu contact avec le réel.


 
Pascal Décaillet
 

Les commentaires sont fermés.