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Séquestrer des conseillers d'Etat : à la bonne heure !

 

Sur le vif - Vendredi 30.11.12 - 10.51h

 

Charles Beer lui-même, conseiller d'Etat socialiste, déplore dans le Matin l'intention de certains profs de boycotter la fête de l'Escalade. Une initiative, en effet, non seulement inadmissible, mais profondément maladroite, qui va se retourner contre ses auteurs, contre l'image du corps enseignant et de la fonction publique en général.

 

C'est dommage, parce que les enseignants font, pour la plupart, du très bon boulot, dans des conditions (notamment d'effectifs) en effet difficiles. Qu'ils nous fassent savoir leur mécontentement est légitime, mais là, hélas pour eux, ils vont marquer un formidable autogoal.

 

Le sommet est atteint par une députée socialiste, syndicaliste des enseignants du C.O., prétendant que certains collègues seraient sur le point de "séquestrer des députés ou des conseillers d'Etat".

 

Ah la douce, la rafraîchissante image ! On imagine quelques syndicalistes enragés faire irruption au Grand Conseil, révolver au poing, comme le regretté lieutenant-colonel Tejero, dans l'Espagne de 1981, allez, tout le monde à plat ventre, ou bien vous cessez de couper au DIP, ou bien on tire dans la foule.

 

Au fait, ces décisions de boycott, elles sont prises par qui? Par combien de personnes, à quelles majorités, dans quelles assemblées syndicales, ayant obtenu quels quorums pour siéger? L'ensemble des professeurs des Cycles concernés se sont-ils prononcés dans une vaste consultation plénière? On a les chiffres, exacts, validés par la Cocoe, Wallis et Futuna compris, de ces consultations? Quelqu'un peut les produire? On peut les voir?

 

Et si tout ce ramdam n'était orchestré que par un, ou deux, allez disons trois syndicalistes en réalité très isolés, et en mal de notoriété? Une personne de la FAMCO, également députée socialiste. Autour d'elle, qui? Quel quarteron? On aimerait connaître, nominalement, les innombrables partisans de ce pronunciamiento.

 

Oui, on aimerait connaître, dans leurs troupes, l'armée de leurs partisans.

 

Et on ne doute pas une seconde qu'une députée de la République, chargée de veiller au respect des lois et de veiller à la prévention des crimes et délits, transmette sans tarder à M. Jornot les noms des futurs séquestrateurs. Vu ses fonctions, elle est dans l'obligation de le faire.

 

Et allez, tant qu'à faire, s'ils veulent séquestrer des conseillers d'Etat. Qu'ils prennent aussi, dans la foulée, la Chancelière.

 

Pascal Décaillet

 

 

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