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  • L'Oiseau bleu

     

    Sur le vif - Lundi 30.01.12 - 11.50h

     

    Un Monsieur, tout à l'heure chez Madeleine Caboche, parlait du martin-pêcheur, l'un des plus beaux oiseaux. Et du bleu de son plumage, qui rappelait celui de Fra Angelico. L'Italie, les oiseaux, jetés là, dans le poste, à l'avant-veille d'une Sibérie promise, comme de petits fragments de paradis. La radio, c'est la vie.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Selon nos sources, Mark Muller a cassé le vase de Soissons

     

    Sur le vif - Lundi 30.01.12 - 09.24h

     

    C'est très clair : le journal « 20 Minutes » s'est mis en tête d'avoir la peau de Mark Muller. Accumulation des papiers à charge, oreille très complaisante au clan du barman, et ce matin, goutte de kiwi qui fait déborder le cocktail, on nous sort une histoire de cotisation encore non payée au PLR. Bref, un crime contre l'humanité. Avec circonstances aggravantes.

     

    De qui se moque ce journal ? Qu'il ait lancé, contre ce magistrat, une croisade en forme de Watergate, est une chose. Qu'il nous prenne pour des abrutis, en est une autre. De qui diable peut venir la nouvelle - d'importance mondiale - d'un retard dans le paiement d'une cotisation ? Hmmm ? De qui d'autre que d'un membre du PLR, un parti clairement champion du monde dans l'art vipérin de l'assassinat interne. Ce sont les siens qui sont en train de liquider ce conseiller d'Etat, comme ils liquidèrent, naguère, un Claude Haegi, ou d'autres encore. Ce sont les siens qui ont choisi de couper une branche, pour mieux sauver l'autre (Isabel Rochat). Parce qu'on ne peut tout de même pas les couper toutes.

     

    Dès lors, de la part de « 20 Minutes », nous balancer la nouvelle, comme ça, brut de décoffrage, dans le contexte que vit ce magistrat, relève de la pure et simple curée. On apprendra sans doute, dans les heures qui viennent, la participation active de Mark Muller à la brisure du vase de Soissons, ou à l'assassinat de l'infortuné John Fitzgerald Kennedy, le 22 novembre 1963, à Dallas.

     

    Comment ? Mark Muller n'était pas né ! Eh bien, plût aux dieux qu'il naquît ! Si cela peut contribuer à l'achever. Nausée.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Sarkozy candidat à la Chancellerie allemande ?

     

    Sur le vif - Dimanche 29.01.12 - 22.34h

     

    J'ai assez martelé mon opposition à Nicolas Sarkozy, depuis cinq ans, et à vrai dire dix-sept, pour tout de même reconnaître, ce soir, son très grand professionnalisme, à l'instant, dans l'art de la communication. Un décor parfait, élyséen, le drapeau tricolore judicieusement dominant sur celui de l'Union européenne, une impeccable maîtrise des dossiers : l'homme, décidément, est meilleur candidat (car il l'est) que président. Mais l'exercice, assez vite, parvint à ses limites. En voici quelques-unes.

     

    D'abord, le président-presque-candidat a beaucoup trop parlé. Trop de notes ! Monologue, logorrhée, intervieweurs réduits à l'état de pots de fleur, sauf l'un des deux journalistes économiques invités, franchement excellent. À trop pérorer, on se ruine soi-même. Prenez François Mitterrand : la parole était mesurée, parsemée de silences (comme en musique), le style était allusif, le non-dit subjuguait. Il était monarchique, économe de ses signaux.

     

    Et puis, le président de la République française est allé beaucoup trop dans les détails, donnant finalement davantage l'impression de postuler pour Matignon, ou Bercy, que pour un renouvellement de son bail à l'Elysée. Ce souci du moindre fragement révèle la vraie nature de ce quinquennat, où le président gouverne au lieu de présider, ne délègue rien, veut tout contrôler. Ce faisant, il délaisse la majesté de sa fonction. Les Français, attachés depuis des siècles à la différence entre chef d'Etat (celui qui incarne) et chef de gouvernement (celui qui agit), l'ont sûrement perçu. Erreur !

     

    Pire que tout, l'obsession allemande. Nicolas Sarkozy est-il tombé sous le joug d'Angela Merkel ? Rêve-t-il du Rhin, de l'Oder, du Danube ? L'incroyable récurrence des allusions, toujours favorables, à la République fédérale, rêvée comme un lieu de bonheur et de meilleure réussite, rappelle les insupportables digressions étrangères de VGE qui, voulant faire européen, s'imaginait moderne. Les Français n'auront pas tardé à lui préférer le national François Mitterrand. Errance ! Le premier des Français n'a pas à se définir par rapport à ses voisins, ses concurrents. Ce vieux peuple ombrageux, conservateur, n'a jamais beaucoup aimé le « parti de l'étranger », ici les avances du duc de Brunswick à l'ennemi, là le discours de Cochin (Chirac, fin 1978). Les Français préfèrent adorer « la belle, prisonnière des soldats ».

     

    En résumé, une intervention très professionnelle, dont M. Sarkozy a le secret. Mais aussi des balles dans son propre pied : oublie-t-il, lorsqu'il vilipende le statu quo, qu'il préside le pays depuis cinq ans ? Surtout, de graves fautes de goût. Qu'on ne trouve jamais, par exemple, chez un François Bayrou, petit candidat d'un petit parti, bègue lorsque l'autre est brillant, mais tellement proche d'une France de la Province, de la difficulté, de la profondeur. Un homme comme les autres, non pour justifier sa banalité. Mais pour, d'en bas, conquérir un jour Paris. Comme le fit, il y a longtemps, Henri, roi de Navarre. L'homme qui avait réussi à mettre fin aux guerres de Religion. Le panache blanc, rassembleur, contre la noirceur des factions.

     

    Pascal Décaillet