Sur le vif - Vendredi 13.01.12 - 18.41h
Bon, c'est fait, nous y sommes. Rome n'est plus dans Rome, et la Rome protestante, alors là, je vous raconte pas ! Réveillon, nuit magique, femme fatale, ministre au cœur de braise, barman grincheux, rose au poing, pluie d'étoiles : la vie qui va. Et l'année passe ! Sur la pointe des pieds. L'air de rien.
J'ai toujours aimé les bagarres de bar, oh pas en vrai, juste en littérature, chez Genet, par exemple, Querelle de Brest. Mais c'est entre hommes. Chez Koltès, encore plus, Quai Ouest, quand la profondeur d'une litanie vient arracher les cicatrices des personnages, ici un père, là un fils, entre eux la noirceur d'une malédiction : la vie qui va. Oui, j'aime la violence des hommes, pas la physique, pas celle du sang, ni des ecchymoses, non, juste celle de leur solitude. Ton ange gardien, dans la nuit bleue du réveillon. Et le barman, y'a des moments où il ferait mieux de pas trop venir te chercher.
Alors voilà, charivari. Le poing ministériel entre en action. Nuit magique, poing final, la vie qui va. Et la plus haute tour qui s'écroule. Et les chiens, déjà, qui hurlent. Les mêmes qui protègent une ministre trop faible, hurleront, oui, sur cette affaire purement privée. Ils hurleront. Moi pas. Je retourne à Koltès.
Pascal Décaillet