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Les Montgolfières, le paon, les juristes imberbes

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Sur le vif - Quelque part dans l'air - Dimanche 10.04.11 - 09.19h

 

Il est des matins du monde plus vivifiants que d’autres. Ainsi, ce dimanche 10 avril, si soluble dans l’air, avec ce ciel de Genève qui commence à se tapisser de Montgolfières. Hier, c’était le paon du Jardin botanique qui faisait la roue, tétanisant le regard des passantes. Début de printemps exceptionnel, bonheur de vivre, d’habiter cette ville, si troublante. En plus, je lis Serge Moati, « 30 ans après », Seuil, mars 2011, il nous rappelle que l’anniversaire du 10 mai 1981 approche. Jamais, pour ma part, je n’oublierai François Mitterrand. L’homme, sa classe, sa culture, son rapport à la Province, son amour charnel de la France, qu’il connaissait dans l’intimité de sa géographie.

 

Mais il y a autre chose, de l’ordre du sel sur le Finistère d’une langue, ou du silex dans l’amertume d’un Sancerre, ce matin, pour me donner envie de mordre à pleines dents la sainte folie de cette journée : la page 23 du Matin dimanche. Interviewé par Sonia Arnal et Ariane Dayer, Pierre Lamunière, qui a vendu vendredi ses journaux à Tamedia, dit s’être beaucoup énervé contre « les offices bernois, la Commission de la concurrence, l’OFCOM, ces nids de juristes obscurs et imberbes, tout juste sortis de l’Université, qui vous pondent des règlements purement juridiques, sans aucune vision ».

 

Douce prose ! Visions d’éphèbes sous la poussière des livres. Douce nuit, « obscure », aveugle, la nuit des innocents. Qu’on aurait juste envie, au passage, de massacrer. Singulier début de printemps, où ce sont les paons qui font la roue, les Montgolfières qui enflent, et les imberbes qui pondent.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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