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Le Moa de novembre

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 22.11.10

 

Vous prenez un ministre des constructions dont on aimerait quand même une fois qu’il construise quelque chose. Ajoutez un avocat, à vrai dire plutôt connu comme député, tiens du même parti, d’ailleurs, que le ministre. Vous touillez. Vous pimentez d’un zeste de pampa, remplacez juste le poivrier par un moulin à vent. Du bout du doigt, goûtez.

 

Surgit un candidat au Conseil administratif, officiellement PDC, en réalité de la même mouvance que le ministre et le député : « Construisez sans entraves ». Vous lui dites bonjour, il vous répond : « Blocages ! ». Vous lui dites Mao, il vous réplique Moa. Il est partout, à la fois Don Quichotte et Sancho Panza, à la fois le cheval et l’âne. Et le moulin à vent, lui, est toujours là.

 

Vous éventez, justement. Pour la sauce, quelques gouttes d’élixir de jeunesse, vous irez le puiser dans l’urne, entre le poivre et le sel de vos propres cheveux, vous en aurez l’usage discret, comme il sied aux condiments de race. Goûtez à nouveau. Contemplez-vous dans glace. Déjà, vous faites vingt ans de moins.

 

Mais le temps presse. A la porte, on sonne. C’est l’avocat, le ministre et le candidat. Par l’odeur alléchés, ils sont montés chez vous. Ils avaient juste entendu des voix. Mais les voix, comme l’urne de l’élixir, c’est plus fort qu’eux : ils n’ont jamais su y résister.

 

Pascal Décaillet

 

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