Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 18.10.10
Si vous voulez, à Genève, faire passer une résolution qui suinte le pacte à cinq des partis au pouvoir, il n’y a qu’une adresse : Olivier Jornot, mercenaire scribe, l’homme plus rapide que son ombre pour griffonner des projets de loi sur un bout de nappe. L’affaire du Moa l’illustre avec éclat.
Il est clair que cette affaire pue l’argent, et la récup tellement facile de l’électorat jeune en période pré-électorale. Comme Stauffer est dans le rôle de l’attaquant et, une fois de plus, a vu juste, toute la gluante horizontalité des réseaux interpartis gouvernementaux s’est liguée contre lui. La Genève des cocktails et des copains, des passe-droits et des coquins.
Résultat : un assemblage de fortune, patchwork, où la naïveté le dispute à l’inexpérience, avec des parfums de pampa et l’ombre de Quinte-Curce comme caution juridique. Et le pire, c’est qu’un plénum inconscient et jeuniste a fini par voter ce sommet d’opportunisme.
Le Grand Conseil de la République et Canton de Genève ne sort pas grandi de ce vaudeville. Pierre-François Unger a eu parfaitement raison d’assumer une décision courageuse. Genève n’appartient pas au clan pro Moa. Je ne parle pas ici des jeunes, qui ont bien le droit de s’amuser le soir. Mais des politicards profiteurs qui instrumentalisent la cause. Monsieur Jornot, vous aviez mieux à faire que monter dans cette galère.
Pascal Décaillet