Sur le vif - Lundi 09.08.10 - 19.42h
On aime ou non Rémy Pagani, personnellement je l’aime bien. C’est un homme droit et courageux, soucieux du bien public. C’est, aussi, un magistrat surprenant, possédant mieux ses dossiers que certains de ses confrères.
La droite immobilière genevoise, qui a juré de reprendre son poste-clef à l’Aménagement, en a évidemment fait – par spadassins et spadassines interposés – l’homme à abattre. Il faut juste avoir cela à l’esprit en lisant le blog assez hallucinant de la députée libérale Fabienne Gautier. Un texte qui décrit quasiment comme un crime de sang la participation de Rémy le Rouge au cortège des syndicats lors du dépôt du référendum contre la loi d’ouverture des magasins.
Pagani est membre de l’exécutif de la Ville. C’est une personnalité municipale. Le référendum est cantonal. Il n’y a donc strictement aucun problème : le citoyen Pagani est totalement habilité à militer de façon active dans l’échelon supérieur à celui de son rayon d’activité. Son collègue Manuel Tornare n’est-il pas député au Grand Conseil genevois ?
Au reste, on invitera Madame Gautier à s’intéresser aux innombrables apparitions, discours, causeries des personnalités politiques de droite dans l’interminable réseau des amicales immobilières ou patronales, donnant parfois l’impression un peu désagréable que l’Etat n’est pas dans l’Etat, mais juste au service de la petite clique d’hallucinés de cocktails qui régentent la République. À côté de cette consanguinité-là, les sursauts syndicaux de M. Pagani ont l’innocente figure d’un repas aux chandelles avec d’anciennes amours, les plus belles, celles dont on n’arrive jamais vraiment à clore l’histoire.
Pascal Décaillet