Sur le vif - Dimanche 20.06.10 - 23.19h
Dans l’interminable affaire Kadhafi, il n’est pas très aisé de saisir le jeu du président du Grand Conseil genevois, Guy Mettan.
Pourquoi ce dernier, certes suivi pas une nette majorité, a-t-il voulu le huis clos, vendredi soir, lorsqu’il s’agissait d’examiner une motion du MCG, dont on peut après tout discuter, déclarant « persona non grata » Hannibal Kadhafi. Le ton aurait pu monter ? Et alors ! Le ton monte, bien souvent, dans les débats parlementaires. On aurait pu vexer les Libyens ? Et alors ! Vexer des preneurs d’otages, qui nous ont pourri la vie pendant deux ans, c’est si grave ?
À voir l’empressement du président du Parlement genevois à ménager les Libyens, et la même opiniâtreté à charger Genève (les « quatre boulettes » égrenées la semaine dernière sur Radio Cité), on se demande si Guy Mettan a bien compris qui était l’agresseur, et qui l’agressé, qui méprisait le droit, et qui le respectait, qui étaient les preneurs d’otages, et qui les victimes.
Très présent dans les milieux internationaux de Genève, où il jouit d’ailleurs d’un carnet d’adresses remarquable, Guy Mettan, au nom du refus de l’ethnocentrisme, a-t-il bien intégré que malgré les « boulettes », nous étions, nous les Suisses, un vieille démocratie et un remarquable Etat de droit n’ayant absolument pas à rougir en comparaison internationale. Et que nos chers partenaires libyens, qu’il tient tant à ménager, sont, eux, sous la coupe d’une caste et d’une clique faisant strictement ce qu’elle veut, au mépris du droit ?
Pourrait-t-on attendre du premier citoyen du canton qu’il se soucie un peu plus de ses administrés, un peu moins de son carnet d’adresses ?
Pascal Décaillet