Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Va falloir hausser un peu le ton avec le Cannibale

 

Sur le vif - Oulah oui, très vif - Samedi 19.06.10 - 17.48h

 

 

Bon alors, il lui faut quoi encore, au Cannibale ? Un bain chaud, bien moussant, tiré par la présidence du Grand Conseil genevois ? L’édition princeps de « Huis Clos », in-quarto, dédicacée par Sartre à son Castor ? La tête de Laurent Moutinot enfant, format Jivaros ? La traversée des Alpes, en chemise et sans éléphant, pieds nus, par Hans-Rudolf Merz, jusques aux premiers faubourgs de Canossa ?

 

Ah, mais c’est qu’ils seraient susceptibles, nos frères humains de Cyrénaïque et de Tripolitaine ! Paraît qu’il faut pas les vexer. Pas en rajouter. Pas d’huile sur le feu. Ils nous ont pourri la vie pendant deux ans avec des otages, ils ont conchié les règles les plus élémentaires du droit, ils ont traîné la Suisse, notre pays, dans la boue et dans la honte, mais il ne faudrait surtout pas les irriter. C’est tellement sensible, un Bédouin, dans la grâce naissante du sirocco.

 

Alors, ils l’ont clos, l’huis. Terrorisés à l’idée que le ton pourrait monter. « Persona non grata », le Cannibale ? Vous n’y pensez pas ! Grata, grata, gratissima, willkommen, bienvenue, welcome ! Et cette fois, promis, tes gens de maison, tu pourras les rudoyer, les vilipender, les triturer tant que tu voudras. Vas-y, Hanni, cogne, rosse, nous, cette fois, on ferme les yeux, les oreilles, on cautérise ce qui nous reste de conscience.

 

Huis clos, donc. L’Enfer, c’est les autres. Mais là, l’Enfer, c’est qui ? Je veux dire, qui d’autre que ces enfoirés qui ont retenu deux des nôtres pendant deux ans. Et il faudrait les ménager ! Et il faudrait qu’ils soient personae gratae dans notre République, qui est un Etat de droit dont nul n’a à rougir, où un être humain en vaut en autre, où maîtres en valets n’existent plus que dans les pièces de Molière et de Beaumarchais.

 

Moi, je dis que le Cannibale à Dafi, y a plus un Genevois un minimum sensé qui veut le revoir dans les parages. Non seulement pour le foin qu’il a fait à cause de son arrestation, mais encore et surtout pour tous ces mois interminables où son régime, son clan, sa caste ont joué avec le sort de deux de nos compatriotes. Enlèvement. Recel. Prise d’otages. Mépris total du droit. Et il faudrait qu’il soit grata, le persona !

 

François Longchamp a eu parfaitement raison de réagir fermement à cet hallucinant « dépôt en garantie » de deux millions sur un compte germanique, par la Confédération. Pas un centime ! Ni de Genève, ni d’ailleurs. Il faudra peut-être renoncer à quelques contrats, si nous tenons à récupérer quelques infimes parcelles d’honneur. Il nous faut leur dire, à ce régime, cette caste, bien haut ce que nous pensons d’eux. L’huis, on l’ouvre. En on gueule à s’époumoner. On leur dit, de toutes nos forces, qu’on les emmerde.

 

Pascal Décaillet

Les commentaires sont fermés.