Sur le vif - Dimanche 30.05.10 - 18.14h
En comparant ce week-end Nicolas Sarkozy à Madoff, Martine Aubry dérape et se disqualifie. Première secrétaire du parti socialiste français (le poste qui fut, de 1971 à 1981, celui de François Mitterrand), l’Amère de Lille se révèle plus heureuse dans le registre de l’austérité que sur les pistes de l’audace métaphorique.
Quand on a incarné soi-même, ministre des Affaires sociales sous le gouvernement Jospin, l’erreur et l’errance des 35 heures (sur lesquelles même DSK veut revenir), il n’est pas sûr qu’on soit la première habilitée à venir donner des leçons. Non que Nicolas Sarkozy n’en ait besoin, certes, mais disons juste une question de décence.
Et puis, ce mot, Madoff. Non pas synonyme de mauvaise gestion, mais bel bien de la plus calculée, la plus construite des escroqueries. Faut-il rappeler à Madame Aubry cette période d’affaires et d’argent que fut, hélas, le second septennat de François Mitterrand ? En ces temps-là, et jusque dans l’intimité du pouvoir, les chevaliers étaient plutôt d’industrie que d’honneur. Quand on a ce genre d’héritage à assumer, on laisse Madoff tranquille.
Il y a un populisme de droite, tout le monde le sait. Et puis, il y a un populisme de gauche. Celui qui veut faire passer tout Président de droite pour un complice des ignobles banquiers et de l’argent sale. Ce populisme-là, depuis le scandale de Panama (1892), mais aussi depuis certains éditos de Jaurès (eh oui, le grand Jaurès) dans la Dépêche du Midi, existe.
On peut, au fond, dire bien des choses. Que la terre est bleue comme une orange. Tant qu’on n’insulte ni la terre, ni les oranges. Tout le reste n’est qu’amertume.
Pascal Décaillet