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« A Single Man », ou l’irruption du sanglot

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Samedi 27.02.10 - 16.20h

 

 

C’est l’histoire d’un homme qui a aimé un autre homme, passionnément. Et puis, un beau jour d’hiver, dans l’absurdité d’une route gelée, cet autre homme est mort. Et le destin qui s’arrête. Et le film qui commence là, par la mort, comme il s’arrêtera par une autre mort. C’est un film sur le deuil, un film sur l’immensité de l’amour au-delà des limites de la vie, un film triste et beau, poignant.

« A Single Man » se déroule en 1962, sous Kennedy, dont on entend la voix, par bribes, par anfractuosités, dans le transistor de la Mercedes au toit arrondi, celle du héros, George Falconer. La quarantaine, prof de littérature anglaise à l’Uni, en Californie, au bord du Pacifique. Villa design, costumes parfaits, des étudiants qui l’aiment. Mais lui, déjà, n’est plus de ce monde. Avec la mort de l’être aimé, s’est évanoui le monde sensible, il ne le perçoit plus que par l’irruption du sanglot. Le souvenir est là, omniprésent, qui affleure et paralyse. Il est comme la vague. Il submerge.

La vague, celle du Pacifique, il la retrouvera avec un jeune étudiant, Kenny, au visage éblouissant. Ce sera la dernière vague, prélude à l’ultime voyage. Là où le réalisateur, Tom Ford, aurait pu user et abuser des flashbacks (pour évoquer les seize ans de vie avec Jim, l’amant accidenté), voici au contraire un récit d’une exceptionnelle pudeur et d’un classicisme rentré qui est la marque des grands.

Cela s’appelle « A Single Man ». C’est grâce aux aiguilleurs du ciel français que mes filles et moi avons pu le découvrir hier soir. Nous devions revoir Lisbonne. Ce fut un autre littoral, une autre vague, une autre histoire. « A Single Man » est un film bouleversant. J’encourage tous les lecteurs de ce texte à courir le voir.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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